Ganymède est un jeune héros appartenant à la race royale de Troie et descendant de Dardanos. Il est généralement considéré comme le plus jeune fils de Tros et de Callirhoé, le frère de Cléopatra, d'Ilos el d'Assaracos.
Mais d'autres versions en font le fils de Laomédon (le fils d'Ilos qui, dans la généalogie traditionnelle, est son neveu), ou celui d'Ilos, ou celui d'Assaracos, ou encore le fils d'Erichthonios (son grand-père dans la tradition habituelle).
Ganymède était jeune, à peine adolescent, et gardait les troupeaux de son père dans les montagnes qui entourent la ville de Troie lorsqu'il fut enlevé par Zeus et emmené sur l'Olympe.
Ganymède qui passait pour être "le plus beau des Mortels" avait enflammé l'amour le plus puissant des dieux. Sur l'Olympe, il servit d'échanson. C'était lui qui versait le nectar dans la coupe de Zeus ; dans cette fonction, il remplaçait Hébé, la divinité de la jeunesse.
Sur les détails de l'enlèvement, les traditions diffèrent: tantôt c'est Zeus lui-même qui enleva l'enfant, tantôt le dieu chargea de celte mission son oiseau favori, l'aigle, qui prit l'enfant dans ses serres et l'entraîna dans les airs.
On disait aussi que Zeus avait pris la forme de l'aigle, comme il avait revêtu celle de tant d'animaux et d'êtres différents pour satisfaire ses passions amoureuses.
Mais on racontait aussi que le ravisseur avait été Minos, ou Tantale, ou encore Eos (l'Aurore). Le lieu de l'enlèvement diffère également selon les auteurs. Généralement situé sur l'Ida de Troade, il est parfois transporté en Crète ou même en Eubée, ou encore en Mysie, dans le bourg d'Harpage (dont le nom évoque l'idée de "ravir").
En compensation de ce rapt, Zeus fit présent au père de l'enfant de chevaux divins ou encore d'un plant de vigne en or, œuvre d'Héphaïstos.
L'aigle qui avait enlevé Ganymède devint une constellation.
Géryon, le géant aux trois têtes et dont le corps était triple jusqu'aux hanches, était fils de Chrysaor, né de Gorgo et de Poséidon et de Callirhoé, fille d'Océan. Il habite l'Ile d'Erythie, située dans les brumes de l'Occident, "au delà de l'immense Océan".
Sa richesse consiste en troupeaux de bœufs, que gardent un bouvier, Eurytion, et un chien, Orthros, non loin de l'endroit ou Ménoetès gardait les troupeaux d'Hadès. Sur l'ordre d'Eurysthée, Héraclès vint à Erythie ravir ses bœufs au chien, qu'il tua, puis au berger, qui eut le même sort.
Géryon lui-même vint alors au secours de ses serviteurs, et dut combattre Héraclès. Il fut vaincu et tué, soit à coup de flèches, soit à coups de massue. Héraclès ramena les bœufs, par étape, jusqu'en Grèce.
Le site de l'île d'Erythie a donné lieu, dès l'Antiquité, à des identifications variées. Il s'agit probablement de l'Espagne aux environs de Gadès.
L'éponyme d'Erythie serait une des Hespérides, dont le jardin était voisin de l'île. Le nom même du pays, qui signifie "le Pays Rouge" désigne évidemment une terre située à l'Ouest, le Pays du Soleil Couchant.
Une autre tradition place Erythie en Epire, dans la région d'Ambracie.
Il y avait trois Gorgones, appelées Sthéno, Euryalé et Méduse, toutes trois filles de deux divinités marines, Phorcys et Célo. Seule la dernière, Méduse, était mortelle, les deux autres étant immortelles. Généralement, on donne le nom de Gorgone à Méduse, considérée comme la Gorgone par excellence.
Ces trois monstres habitaient dans l'extrême occident, non loin du royaume des morts, du pays des Hespérides, de Géryon, etc. Leur tête était entourée de serpents; elles avaient de grosses défenses pareilles à celles de sangliers, des mains de bronze, et des ailes d'or qui leur permettaient de voler. Leurs yeux étaient étincelants, et leur regard si pénétrant que quiconque le voyait était changé en pierre.
Elles étaient un objet d'horreur et d'épouvante non seulement pour tous les Mortels, mais aussi pour les Immortels. Seul, Poséidon n'avait pas craint de s'unir à Méduse et l'avait rendue enceinte. C'est à ce moment que Persée partit vers l'Occident pour tuer Méduse.
Il agit ainsi, soit parce que le tyran de Sériphos, Polydeclès, le lui avait ordonné, soit sur le conseil d'Athéna. Après bien des aventures, Persée finit par trouver le repaire des monstres, et, s'élevant en l'air grâce aux sandales ailées, présent d'Hermès, il réussit à trancher la tête de Méduse. Pour éviter de la regarder, il se servit comme d'un miroir de son bouclier poli, et ainsi n'eut pas à craindre le regard terrible du monstre.
Pour plus de sûreté, il tua la Gorgone pendant son sommeil. Du cou tranché de Méduse sortirent les deux êtres engendrés par Poséidon, Pégase, le cheval ailé, et Chrysaor. Athéna utilisa la tête de Méduse en la plaçant sur son bouclier, ou bien au centre de son égide. Ainsi ses ennemis se trouvaient transformés en pierre rien qu'à l'aspect de la déesse.
Persée recueillit aussi le sang qui coula de la blessure. Ce sang avait des propriétés magiques : celui qui avait coulé de la veine gauche était un poison mortel, tandis que celui qui avait coulé de la veine droite était un remède capable de ressusciter les morts. De plus, une seule boucle de ses cheveux, présentée à une armée assaillante, la mettait en.
La légende de Méduse subit une évolution depuis ses origines jusqu'à l'époque hellénistique. D'abord, la Gorgone est un monstre, l'une des divinités primordiales, appartenant à la génération pré-olympienne. Puis, on en vint à la considérer comme la victime d'une métamorphose, et l'on racontait que Gorgo avait d'abord été une belle jeune fille, qui avait osé rivaliser de beauté avec la déesse Athéna.
Elle était fière, surtout, de la beauté de sa chevelure. Aussi, pour la punir, Athéna changea-t-elle ses cheveux en autant de serpents. Ou bien l'on raconte encore que la colère d'Athéna s'abattit sur la jeune fille parce que Poséidon l'avait violée dans un temple consacré à la déesse. Méduse porta la punition de ce sacrilège.
Diodore nous a conservé une interprétation évhémériste de la légende des Gorgones. Les Gorgones, dit-il, formaient un peuple belliqueux et comparable aux Amazones. Elles habitaient un pays situé aux confins de celui des Atlantes. Ceux-ci, qui avaient été conquis par les Amazones, déterminèrent la reine Myrina à déclarer la guerre aux Gorgones, qui se montraient des voisines incommodes. Les Amazones furent victorieuses, mais les Gorgones se relevèrent rapidement de leurs défaites. Elles furent attaquées ensuite par Persée, et définitivement détruites par Héraclès.
Les Grées sont les "Vieilles Femmes". Elles n'ont jamais été jeunes, mais sont nées vieilles. Leurs parents sont Phorcys et Céto (d'où le nom de Phorcides qu'on leur donne parfois) et elles appartiennent à la génération des divinités pré-olympiennes, comme leurs soeurs les trois Gorgones.
Elles sont sœurs, et au nombre de trois (deux, dans certaines traditions).Elles s'appellent Enyo, Péphrédo et Dino, et n'avaient à elles trois qu'un œil et qu'une dent qu'elles se prêtaient à tour de rôle. Elles vivaient dans l'extrême Occident, au pays de la nuit, où ne luit jamais le Soleil.
Le seul mythe dans lequel les Grées jouent un rôle est celui de Persée. Lorsque Persée partit pour tuer Méduse, il rencontra d'abord les Grées sur sa route. Elles étaient les gardiennes chargées d'interdire le chemin conduisant aux Gorgones. Comme elles n'avaient qu'un œil, elles prenaient la garde à tour de rôle et celles qui n'avaient pas l'œil dormaient en attendant leur tour.
Persée s'arrangea pour leur dérober leur œil unique, et, les ayant ainsi plongées toutes les trois en même temps dans le sommeil, il put passer sans encombre et accomplir son exploit. Il lança l'œil, dit-on, dans le lac Tritonis.
Dans une autre version de la légende, les Grées étaient dépositaires d'un oracle. Elles savaient les conditions à remplir pour tuer la Gorgone. Il fallait pour cela obtenir de certaines nymphes des sandales ailées, une sorte de besace appelée kibisis, et le casque d'Hadès, qui rendait invisible.
Persée, instruit par Hermès et Athéna, déroba aux trois Vieilles leur œil et leur dent (il les menaça de son épée, dit-on aussi) et les contraignit ainsi à lui révéler leur secret. Elles lui indiquèrent où il trouverait les nymphes, el celles-ci ne firent aucune difficulté pour lui livrer les objets requis.
Les griffons sont des oiseaux fabuleux, la tête armée d’un bec d’aigle, aux ailes puissantes et au corps de lion. Ils sont consacrés à Apollon, dont ils gardent les trésors contre les entreprises des Arimaspes dans le désert de Scythie, au pays des Hyperboréens.
D’autres auteurs les situent chez les Ethiopiens, ou encore dans l’Inde.
Les griffons sont aussi associés à Dionysos dont ils gardent le cratère rempli de vin.
Les Harpyes (les Ravisseuses) sont des génies ailés, filles de Thaumas et d'Electre, l'Océanide. Elles appartiennent à la génération divine pré-olympienne. Le plus souvent, elles sont au nombre de deux : Aello, appelée aussi Nicothoé, et Ocypété ; mais on en connait aussi une troisième, Célaeno.
Leurs noms sont révélateurs de leur nature. Ils signifient respectivement : Bourrasque, Vole-Vite et Obscure (comme le ciel que traverse une nuée d'orage). On les représente comme des femmes pourvues d'ailes ou encore comme des oiseaux à tête féminine. Elles ont des serres aiguës.
Elles passaient pour habiter les îles Strophades, dans la mer Egée. Plus tard, Virgile les situe dans le vestibule des Enfers, avec les autres monstres.
Les Harpyes sont des ravisseuses d'enfants et d'âmes. On plaçait parfois leur image sur les tombeaux, emportant l'âme du mort dans leurs serres. La légende où elles jouent le rôle le plus important est celle du roi Phinée, qui était affligé une malédiction : tout ce qu'il posait devant lui, les Harpyes le lui enlevaient, notamment la nourriture ; ce qu'elles ne pouvaient enlever, elles le souillaient de leurs excréments.
Lors de la venue des Argonautes, Phinée leur demanda de le délivrer des Harpyes. Zétès et Calaïs, les Boréades, poursuivirent alors ces démons et les forcèrent au vol. Or, le destin voulait que les Harpyes ne puissent mourir que si elles étaient attrapées par les fils de Borée.
Réciproquement, ceux-ci devaient mourir s'ils ne réussissaient pas à les atteindre. La première Harpye, au cours de la poursuite, tomba dans une rivière du Péloponnèse, qui prit à la suite de cela le nom d'Harpys.
L'autre parvint jusqu'aux îles Echinades, qui s'appelèrent par la suite les Strophades, ou îles du Retour. Mais Iris (ou Hermès) se dressa alors devant Calaïs et Zétès, leur interdisant de tuer les Harpyes qui étaient les "servantes"de Zeus. En échange de la vie sauve, elles promirent de laisser dorénavant Phinée tranquille et se cachèrent dans une caverne de Crète.
Une tradition aberrante raconte que les deux fils de Borée périrent en poursuivant les Harpyes, mais elle est isolée. Les Harpyes jouaient un rôle dans la légende de Pandaréos. On disait que les Harpyes s'étaient unies au dieu-vent Zéphyr, avec lequel elles avaient engendré des chevaux : Xanthos et Balios, les deux chevaux divins d'Achille, aussi rapides que le vent ; Phlogéos et Harpagos, les chevaux des Dioscures.
Hélénos est fils de Priam et d'Hécube et frère jumeau de Cassandre. Il acquit le don de prophétie en même temps qu'elle au cours d'une nuit passée dans le temple d'Apollon Thymbréen. Et de même que Cassandre passait pour avoir été aimée du dieu, de même Hélénos fut son favori. Apollon lui fit cadeau d'un arc d'ivoire avec lequel il blessa Achille à la main.
Hélénos prit part aux jeux funèbres célébrés autour du cénotaphe de Pâris, au moment où on le croyait mort. Il prédit à son frère toutes les calamités qui devaient résulter de son voyage en Grèce (celui au cours duquel il enleva Hélène).
Pendant la première partie de la guerre de Troie, et jusqu'à la mort de Pâris, Hélénos se bat vaillamment aux côtés d'Hector, puis, après la mort de celui-ci, il le remplace à la tête de ses concitoyens. Il est blessé par Ménélas.
L'attitude d'Hélénos change entièrement après la mort de Pâris, lorsque Priam lui refuse la main d'Hélène, et lui préfère Déïphobe, qui est plus jeune que lui. De dépit, Hélénos se retire sur l'Ida et décide de ne plus participer à la lutte. Or, Calchas, le devin des Grecs, avait annoncé que seul Hélénos saurait révéler les conditions auxquelles la ville de Troie pourrait être prise.
Ulysse réussit alors à s'emparer d'Hélénos, et, moitié de force, moitié par corruption, celui-ci rendit son oracle. Troie ne pourrait être vaincue qu'à trois conditions : si Néoptolème, le fils d'Achille, combattait avec les Grecs ; si ceux-ci possédaient les os de Pélops ; enfin, si le Palladion, la statue miraculeuse qui était tombée du ciel, était enlevée aux Troyens.
On rapporte aussi d'autres conditions imposées par Hélénos : que Philoctète revînt combattre parmi les Grecs, et consentit à leur apporter les flèches et l'arc d'Héraclès ; enfin, c'est lui qui leur aurait conseillé d'utiliser un cheval de bois pour introduire des guerriers secrètement à l'intérieur des remparts.
Tous ces services, son attitude avant la guerre, lorsqu'il avait cherché à détourner Pâris de son projet d'enlever Hélène, le fait, aussi, qu'il ait empêché les Troyens de livrer le cadavre d'Achille aux oiseaux, lui valurent la vie sauve et la liberté après la prise de la ville.
A partir de ce moment, les traditions diffèrent sur ses aventures : accompagné d'Hécube, Andromaque et Cassandre, qu'il avait obtenues lors du partage des captives, et un groupe de Troyens, il se rend en Chersonnèse de Thrace, et s'y établit. Là, dit-on, Hécube fut transformée en chienne et mourut. Hélénos l'enterra en un endroit appelé "Le Tombeau de la Chienne".
Selon une autre version, il tombe dans le lot de Néoptolème, avec Andromaque. Son don de prophétie lui permet de donner à Néoptolème le conseil de ne pas revenir avec les autres Grecs par la voie de mer, mais de rentrer par la terre. Grâce à lui, Néoptolème échappe au désastre du cap Capharée, où périt presque toute la flotte grecque.
Lorsque Néoptolème fut tué à Delphes par Oreste, Hélénos épousa Andromaque, sa veuve, dont il eut un fils, appelé Cestrinos. Lui-même régna à la place de Néoptolème, mais en mourant il remit le royaume à Molossos, le fils de celui-ci.
On attribue à Hélénos la fondation de Buthrote, et celle d'Ilion, en Epire. C'est lui qui donna son nom à la Chaonie. Dans l'Enéide, Virgile montre Hélénos, marié à Andromaque, et accueillant avec empressement ses compatriotes lors de leur passage en Epire.
Une tradition attestée tardivement, et qui n'a probablement été imaginée que pour supprimer de sa légende l'épisode de la capture par les Grecs et de la trahison qui s'ensuivit, raconte qu'Hélénos, mécontent de se voir préférer Déïphobe, demande à Priam la permission de quitter Troie pour aller s'établir en Grèce. Avec des compagnons, sur plusieurs navires, il partit de Troade et s'empara d'un canton d'Epire où il établit sa domination sur les Molosses.
Les Héliades sont les filles et les fils du Soleil (Hélios). Les unes et les autres jouent un rôle dans deux légendes distinctes.
Elles s'appellent Méropé, Hélié, Phoebé, Aethérié, Dioxippé (ou Lampétia).
Lorsque leur frère fut foudroyé par Zeus et tomba dans le fleuve Eridan, les Héliades le pleurèrent, sur les bords du fleuve, et elles furent transformées en peupliers. Leurs larmes donnèrent naissance aux gouttes d'ambre.
On racontait aussi que leur métamorphose était un châtiment parce qu'elles avaient donné à leur frère Phaéthon le char et les chevaux du Soleil sans la permission d'Hélios, amenant ainsi des catastrophes.
Ils étaient au nombre de sept et s'appelaient : Ochimos, Cercaphos, Macarée (ou Macar), Actis, Ténagès, Triopas et Candalos.
Tous étaient des astrologues experts, qui dépassaient dans cette science tous les hommes de leur temps. Macarée, Candalos, Actis et Triopas, jaloux de la science de leur frère Ténagès, l'assassinèrent. Puis ils s'enfuirent, respectivement à Lesbos, à Cos, en Egypte et en Carie.
Ochimos et Cercaphos restèrent à Rhodes. Ochimos, l'ainé, prit le pouvoir, et régna sur l'île. Il épousa la nymphe Hégétoria, dont il eut une fille, Cydippé. Celle-ci fut épousée par son oncle, Cercaphos, qui hérita de son frère et régna après lui.
Cercaphos eut avec Cydippé trois fils, Lindos, Ialysos et Camiros, qui se partagèrent ensuite le pays et fondèrent les villes homonymes.
Les Héraclides sont, dans le sens le plus large du terme, non seulement les fils d'Héraclès, mais tous ses descendants, jusqu'à la plus lointaine génération.
A l'époque hellénistique, beaucoup de familles royales prétendaient encore être des " Héraclides", et faisaient remonter leur race jusqu'au héros.
Dans la légende, on appelle plus particulièrement Héraclides les descendants immédiats d'Héraclès et de Déjanire, qui colonisèrent le Péloponnèse. Immédiatement après l'apothéose d'Héraclès, ses enfants, dépourvus de protection, et redoutant la haine d'Eurysthée, se réfugièrent auprès du roi de Trachis, Céyx, qui avait toujours témoigné de la bienveillance pour Héraclès.
Mais Eurysthée exigea que Céyx les chassât de Trachis. Céyx, par crainte d'Eurysthée, les renvoya, prétextant qu'il n'était pas assez puissant pour les garder en sécurité auprès de lui. Ils allèrent alors à Athènes, où Thésée (ou ses fils) accepta de les protéger contre Eurysthée.
Celui-ci déclara la guerre aux Athéniens. Dans la bataille, périrent ses cinq fils, Alexandre, Iphimédon, Eurybios, Mentor et Périmédès. Eurysthée lui-même s'enfuit, mais il fut poursuivi par Hyllos (ou encore par Iolaos), et tué auprès des Roches Scironiennes.
La victoire avait été assurée aux Héraclides et à leurs alliés les Athéniens par le sacrifice d'une des filles d'Héraclès, Macaria, qui s'offrit volontairement à la mort, l'oracle ayant déclaré qu'Athènes serait victorieuse si l'on mettait à mort une jeune fille noble.
Une fois Eurysthée abattu, les Héraclides voulurent retourner dans le Péloponnèse, qui était le pays d'origine de leur père, celui dans lequel il avait toujours en vain cherché à revenir. Conduits par Hyllos, ils s'emparèrent aisément de toutes les villes péloponnésiennes, et s'établirent dans le pays.
Mais, au bout d'un an, une peste s'abattit sur cette région, et l'oracle révéla que c'était l'effet de la colère céleste parce que les Héraclides étaient revenus avant le temps fixé par le Destin.
Obéissants, les Héraclides quittèrent le Péloponnèse, et revinrent en Attique, dans la plaine de Marathon. Cependant, ils nourrissaient toujours l'espoir de retourner vers le sud. Afin d'être à l'abri de la colère céleste, Hyllos, en leur nom, alla consulter l'oracle de Delphes.
La Pythie lui répondit qu'ils pourraient accomplir leur désir "après la troisième moisson". Hyllos était, à ce moment, marié à Iolé, la concubine de son père, qui lui avait demandé avant de mourir de recueillir la jeune femme.
Il était donc parmi tous ses frères le véritable héritier de la tradition paternelle. C'était aussi lui qui avait vécu le plus longtemps avec Héraclès et qui avait été vainement élevé par lui. Pour toutes ces raisons, Hyllos était considéré par les Héraclides comme leur chef, et c'est lui qu'ils chargeaient de les conduire vers la "terre promise".
Hyllos, à la tête de ses frères, s'engagea sur l'Isthme de Corinthe, mais il se heurta aux armées d'Echémos, le roi de Tégée, et l'ayant défié en combat singulier il fut tué par lui. Son petit-fils Aristomachos alla de nouveau interroger l'oracle qui lui répondit : "les Dieux te donneront la victoire si tu attaques par les détroits". Ou encore : "par la voie étroite", l'expression de l'oracle étant ambigue. Aristomachos crut qu'il s'agissait d'attaquer par l'isthme, "la voie étroite", et il fut tué. Les Héraclides furent vaincus encore une fois.
Lorsque les fils d'Aristomachos furent grands, l'ainé, Téménos alla consulter l'oracle et lui posa de nouveau la même question. L'oracle se borna à lui renouveler ses deux réponses antérieures. Sur quoi Téménos fit observer que son père et son grand-père avaient suivi les conseils du dieu et que ces mêmes conseils avaient causé leur perte. Le dieu répondit alors que c'était de leur faute, s'ils ne savaient pas interpréter les oracles et non de la sienne. Il ajouta que par "troisième moisson" il fallait entendre : "troisième génération", et par "la voie étroite" la voie de mer et les "détroits", entre la côte de la Grèce continentale et celle du Péloponnèse.
Téménos se déclara satisfait de cette interprétation. Il formait, en effet, avec ses frères, la troisième génération après Hyllos ; et, pour obéir à la seconde réponse de l'oracle, il se mit en devoir de construire une flotte sur la côte de Locride, dans une ville qui prit, à la suite de cela, le nom de Naupacte (de deux mots grecs signifiant : "construire un navire").
Pendant qu'il était là, avec son armée, son plus jeune frère, Aristodème, mourut, tué d'un coup de foudre, laissant deux fils jumeaux, Eurysthénès et Proclès.
Peu de temps après, une malédiction s'abattit sur l'armée et la flotte. Et voici quelle en fut la cause : ils virent un jour approcher du camp un devin, nommé Carnos. Carnos n'avait que des intentions amicales envers les Héraclides, mais ceux-ci crurent que c'était un sorcier qui venait leur jeter un mauvais sort et qu'il était envoyé par leurs ennemis, les Péloponnésiens.
L'un des Héraclides, Hippotès, fils de Phylas, et petit-fils d'Antiochos, le perça d'un javelot. Alors, une tempête s'éleva, qui dispersa et fracassa la flotte, cependant qu'une famine s'abattait sur l'armée qui se débandait.
Téménos eut une fois encore recours à l'oracle, qui lui révéla que ces calamités étaient l'effet de la colère divine, en châtiment de la mort du devin, dont l'âme se vengeait ainsi. Le dieu ajouta que le meurtrier devrait être banni pour dix ans, et que les Héraclides devraient prendre comme guide, dans leur expédition, un être à trois yeux. Téménos obéit.
On bannit Hippotès, puis, un être à trois yeux se présenta aux Héraclides, sous la forme d'un borgne monté sur un cheval. Ce borgne était Oxylos, un roi d'Elide, qui avait été chassé pour un an de sa ville à la suite d'un homicide involontaire.
Oxylos accepta de les guider et demanda seulement en récompense qu'on lui rendit son royaume d'Elide. Bientôt, les Héraclides remportèrent enfin la victoire sur les Péloponnésiens, et tuèrent dans la bataille leur roi, Tisaménos, le fils d'Oreste.
Dans l'action périrent également les deux fils d'Aegimios, Pamphylos et Dymas, qui etaient les alliés des Héraclides. Pour remercier les dieux de leur victoire, les Héraclides élevèrent un autel à Zeus Paternel. Puis ils se partagèrent le Péloponnèse.
On raconte que, parmi les différentes Provinces du Péloponnèse, trois seulement furent partagées : Argos, la Messénie et la Laconie. L'Elide fut réservée à Oxylos, comme cela avait été convenu. Quant à l'Arcadie, elle fut épargnée par les Héraclides.
Un oracle leur avait, en effet, enjoint d'épargner, dans leur conquête, "celui avec qui ils partageraient un repas". Or, lorsque les Héraclides approchèrent des frontières d'Arcadie, Cypsélos, le roi de ce pays, leur envoya des ambassadeurs, avec des cadeaux. Et il arriva que ces ambassadeurs rencontrèrent les soldats de Cresphontès, alors que ceux-ci venaient d'acheter des vivres aux paysans du voisinage et prenaient leur repas. Ils invitèrent les Arcadiens à le partager. Au cours du repas, une querelle éclata. Les Arcadiens représentèrent l'inconvenance qu'il y avait à se quereller avec ses hôtes.
Les Héraclides se souvinrent des termes de l'oracle et conclurent un pacte avec les Arcadiens, promettant d'épargner leur pays.
Une variante de la légende veut que les Héraclides se soient emparés par la force des récoltes à la frontière d'Arcadie. Quand les envoyés de Cypsélos se présentèrent, ils refusèrent d'accepter les cadeaux qu'ils portaient, parce que l'oracle leur avait interdit de conclure aucune alliance au cours de leur expédition.
Mais Cypsélos leur représenta qu'ils avaient déjà eu comme cadeau les récoltes dont ils s'étaient emparés, et que, par conséquent, leur alliance se trouvait déjà scellée, qu'ils le voulussent ou non.Ce que les Héraclides reconnurent ; et ils se détournèrent de l'Arcadie.
Enfin l'on racontait, plus simplement, que Cypsélos avait réussi à faire épargner son royaume en donnant sa fille en mariage à Cresphontès.
Nymphe d'une source, à Lébadée, en Béotie. On racontait qu'elle avait été autrefois la compagne de Perséphone, avant son enlèvement et qu'avec elle, un jour, elle jouait aux environs de la ville. Les deux petites filles avaient une oie, qui s'échappa et alla se dissimuler dans une grotte, sous une pierre.
Perséphone la poursuivit et, pour la rattraper, déplaça la pierre. Une source jaillit alors de terre : c'est la source Hercyna, dans l'eau de laquelle devaient se baigner tous les dévots qui voulaient consulter l'oracle de Trophonios, situé non loin de là.
On donne, de façon générale, le nom d'Hermaphrodite à tous les êtres dont la nature est double, à la fois masculine et féminine. Plus particulièrement, les mythographes connaissent sous ce nom un fils d'Aphrodite et d'Hermès, sur lequel ils racontaient la légende suivante : Hermaphrodite, dont le nom rappelait à la fois celui de sa mère et celui de son père, avait été élevé par les nymphes dans les forêts de l'Ida, en Phrygie.
Il était doué d'une grande beauté et, quand il eut quinze ans, il commença de courir le monde. Il voyagea à travers l'Asie Mineure. Un jour qu'il se trouvait en Carie, il parvint sur les bords d'un lac d'une beauté merveilleuse. La nymphe de ce lac, appelée Salmacis, en devint aussitôt amoureuse. Elle lui fit des avances, que le jeune homme repoussa. Alors, elle fit semblant de se résigner, mais elle se dissimula, pendant que le jeune homme, séduit par la limpidité de l'eau se déshabillait et s'élançait dans le lac.
Quand elle le vit dans son domaine et à sa merci, Salmacis le rejoignit et s'attacha à lui. Hermaphrodite essaya en vain de la repousser. Elle-même adressa aux dieux une prière, leur demandant de faire que leurs deux corps ne soient jamais séparés. Les dieux l'exaucèrent et les unirent dans un être nouveau, à la double nature. Mais de son côté, Hermaphrodite obtint du ciel que quiconque se baignerait dans les eaux du lac Salmacis perdrait sa virilité.
Au temps de Strabon, ce lac passait encore pour avoir cet effet. Très souvent, au moins sur les monuments figurés, Hermaphrodite est représenté parmi les compagnons de Dionysos.
Hermione est la fille unique de Ménélas et d'Hélène. Les plus anciennes légendes, telles qu'elles apparaissent dans l'Odyssée, racontent que Ménélas l'avait fiancée, en son absence, au fils d'Achille, Néoptolème.
De retour à Lacédémone, il célébra ce mariage. La version suivie par les tragiques est notablement différente. Selon eux, Hermione avait d'abord été fiancée par Ménélas à Oreste, avant la guerre de Troie (les mythographes disent qu'au moment de l'enlèvement d'Hélène, Hermione avait neuf ans).
Mais, pendant la guerre, Ménélas s'était rétracté, et avait promis sa fille au fils d'Achille, dont la coopération était nécessaire pour que Troie pût être prise.
Après la guerre, Oreste fut obligé de céder Hermione, sa fiancée (ou, selon certains, sa femme, car il l'aurait déjà épousée), à Néoptolème, qui la lui réclama. Pour expliquer qu'Hermione, déjà mariée à Oreste, ait pu être promise à un autre, on racontait que ce premier mariage avait eu lieu à l'insu de Ménélas.
Il avait été célébré à l'instigation de Tyndare, son grand-père, pendant que Ménélas se trouvait devant Troie. Quoi qu'il en soit, Hermione devint l'enjeu d'une rivalité entre Oreste et Néoptolème.
Le mariage de Néoptolème et d'Hermione resta stérile. Et c'est pendant que Néoptolème était allé demander à Delphes les raisons de cette stérilité qu'Oreste le tua, ou le fit tuer par les Delphiens au cours d'une émeute.
Ensuite, Oreste épousa Hermione, qui lui donna un fils, Tisaménos.
Les Hespérides sont les "Nymphes du Couchant". Dans la théogonie hésiodique, elles sont filles de la Nuit. Mais, plus tard, on les dit successivement filles de Zeus et de Thémis, de Phorcys et de Céto, et enfin d'Atlas.
De même, les auteurs ne s'accordent pas sur leur nombre. Le plus souvent ils en nomment trois : Aeglé, Erythie, Hesperaréthousa. Mais le nom de celle-ci est parfois divisé en deux et appliqué à deux Hespérides distinctes : Hespéria et Aréthuse.
Les Hespérides habitent à l'extrême Occident, non loin de l'Ile des Bienheureux, au bord de l'Océan. A mesure que le monde occidental fut mieux connu, on précisa l'emplacement du pays des Hespérides, et on le situa au pied du mont Atlas.
Leur fonction essentielle était de veiller, avec l'aide d'un dragon, fils de Phorcys et de Céto (ou encore de Typhon et d'Echidna), sur le jardin des Dieux où poussaient les pommes d'or, présent fait autrefois par la Terre à Héra lors de ses noces avec Zeus. Elles chantent en chœur, auprès des sources jaillissantes qui répandent l'ambroisie.
Les Hespérides sont liées au cycle d'Héraclès : auprès d'elles, le héros va chercher les fruits d'immortalité et sa quête des pommes d'or est déjà la figure de son apothéose.
L'interprétation évhémériste du mythe des Hespérides est la suivante : les Hespérides étaient sept jeunes filles, filles d'Atlas et d'Hespéris, la nièce de celui-ci. Elles possédaient de grands troupeaux de moutons (par un jeu de mots sur un terme grec qui peut, indifféremment, désigner les "pommes", et les "moutons".
Le roi d'Egypte, Busiris, leur voisin, avait envoyé des brigands razzier leurs troupeaux et enlever les jeunes filles. Lorsque Héraclès vint dans le pays, il tua les brigands, leur enleva leur butin, délivra les Hespérides et les rendit à Atlas.
Celui-ci, en récompense, remit au héros "ce qu'il venait chercher" (on ne sait s'il voulait les pommes ou les moutons), et, de plus, il lui enseigna l'astronomie (car, dans l'interprétation évhémériste de la légende d'Atlas, celui-ci est considéré comme le premier astronome.
Hestia, la déesse du Foyer, dont elle est la personnification, est la première fille de Cronos et de Rhéa, et la sœur de Zeus et d'Héra.
Bien qu'elle ait été courtisée par Apollon et Poséidon, elle obtint de Zeus de garder éternellement sa virginité.
De plus, Zeus lui accorda des honneurs exceptionnels : elle recevrait un culte dans toutes les maisons des hommes et dans les temples de tous les dieux.
Tandis que les autres divinités vont et viennent par le monde, Hestia reste immobile dans l'Olympe.
De même que le foyer domestique est le centre religieux de la demeure, de même Hestia est le centre religieux de la demeure divine.
Cette immobilité d'Hestia fait qu'elle ne joue aucun rôle dans les légendes.
Elle demeure un principe abstrait, l'Idée du foyer, plutôt qu'une divinité personnelle.
On appelle Heures, par une traduction abusive de leur nom latin "Horae", les divinités des Saisons. Ce n'est que très tardivement qu'elles en vinrent à personnifier les Heures du jour.
Les Heures sont filles de Zeus et de Thémis et sœurs des Moires (les Destinées). Elles sont au nombre de trois : Eunomia, Dicè et Eirénè, c'est-à-dire: Discipline, Justice et Paix. Toutefois, les Athéniens les nommaient: Thallô, Auxô et Carpô, trois noms qui évoquent l'idée de pousser, de croître et de fructifier.
Les Heures ont un double aspect : divinités de la Nature, elles président au cycle de la végétation; divinités de l'ordre (filles de Thémis, la Justice), elles assurent le maintien de la société. Dans l'Olympe, elles jouent des rôles divers : elles veillent sur les portes de la demeure divine, elles passent parfois pour avoir élevé Héra, dont elles sont les servantes; ce sont elles qui détellent les chevaux de son char et, ailleurs on les voit chargées du même office auprès du Soleil.
Elles sont aussi les suivantes d'Aphrodite, au même titre que les Charites et elles figurent dans le cortège de Dionysos ainsi que parmi les compagnes de jeu de Perséphone. Enfin Pan, le dieu des bois et des troupeaux, se plaît en leur compagnie.
On les représente comme trois jeunes filles aux attitudes gracieuses, tenant souvent à la main une fleur ou une plante. Mais, elles sont considérées comme des êtres abstraits, à la personnalité incertaine, et ne jouent presque aucun rôle dans les légendes.
C'est seulement dans une allégorie tardive que l'on donne l'une des Heures comme épouse à Zéphyr (le Vent d'Ouest, le vent du printemps par excellence), avec lequel elle eut un fils, Carpos (le Fruit)
La plus connue des héroïnes de ce nom est la fille du Centaure Chiron. Elle fut séduite par le fils d'Hellen, Eole, et, quand elle fut sur son terme, elle s'enfuit dans le Pélion pour accoucher à l'insu de son père.
Celui-ci la poursuivit. Hippé supplia alors les dieux de faire qu'elle puisse avoir son enfant en secret. Les dieux la transformèrent en constellation, sous la forme d'un cheval.
Les Ichthyocentaures, ou "Poissons-Centaures", sont des êtres marins, qui semblent n'avoir eu aucune existence dans les contes populaires, mais qui forment un thème assez répandu dans la plastique hellénistique et romaine.
Le corps, jusqu'à la taille, est celui d'un homme, comme pour les Centaures. Le bas est celui d'un poisson. Ces êtres ont souvent des pattes pareilles à celles d'un lion. Ils figurent dans le cortège des divinités marines, à côté des hippocampes, des chevaux marins, etc.
Ilithye est le génie féminin qui préside à l'enfantement.
Elle est fille de Zeus et d'Héra, et sœur d'Hébé ainsi que d'Arès et d'Héphaïstos.
Fidèle servante de sa mère, elle sert ses haines. Par exemple, elle tente d'empêcher la délivrance de Léto et celle d'Alcmène.
Parfois, les poètes parlent des Ilithyes, conçues alors comme une pluralité de génies.
Les auteurs varient extrêmement sur la généalogie d'Ixion. Le plus souvent, on en fait le fils de Phlégyas, et par conséquent, le frère de Coronis. Parfois, il passe pour le fils d'Arès, ou d'Aéton, ou d'Antion, ou de Pision. Sa mère est Périmèlé.
Ixion est un roi thessalien, qui règne sur les Lapithes. Il épousa Dia, la fille du roi Déionée. Au moment où il demandait la main de la jeune fille, il fit à Déionée de grandes promesses. Mais lorsque celui-ci, après le mariage, lui réclama les cadeaux convenus, Ixion le précipita traîtreusement dans une fosse remplie de charbons ardents.
Il se rendit ainsi coupable, non seulement de parjure, mais de meurtre, sur la personne d'un membre de sa famille, ce que nul, avant lui, n'avait osé commettre, car un tel meurtre se double d'un sacrilège, puisque les membres d'une même famille sont unis par un lien religieux et sacrifient aux mêmes divinités protectrices.
L'horreur suscitée par ce crime fut telle que nul ne consentit à purifier Ixion, conformément aux usages. De tous les dieux, seul Zeus eut pitié de lui, et le purifia, le délivrant ainsi de la folie qui l'avait saisi à la suite de son crime. Mais Ixion se montra envers son bienfaiteur d'une ingratitude extrême. Il osa devenir amoureux d'Héra et essayer de lui faire violence.
Zeus (ou même Héra) façonnèrent une nuée ressemblant à la déesse. Ixion s'unit à ce fantôme et engendra avec lui un fils, Centauros, le père des Centaures, ou encore il engendra les Centaures eux-mêmes.
Devant ce nouveau sacrilège, Zeus décida de punir Ixion. Il l'attacha à une roue, tournant sans cesse, et le lança ainsi à travers les airs.
Et comme, lorsqu'il l'avait purifié, Zeus lui avait fait goûter à l'ambroisie, qui rend immortel, Ixion doit subir son châtiment sans espérer que jamais il s'arrête. Son ingratitude a ainsi transformé en une aggravation de peine la bonté même de son bienfaiteur.
Souvent, le châtiment d'Ixion est placé aux Enfers, dans le Tartare, à côté de celui des grands criminels.
Ixion est le père de Pirithoos, l'ami de Thésée.
Jocaste est le nom que porte, chez les tragiques, la femme d'Œdipe. La tradition homérique lui donne le nom d'Epicasté. Elle est la fille du thébain Menoecée et la sœur d'Hipponomé et de Créon.
Elle avait épousé en premières noces Laïos, dont elle avait eu Œdipe. Plus tard, sans reconnaître son fils et sans que lui-même la reconnût, elle épousa Œdipe, à qui elle donna plusieurs.
Lorsqu'elle apprit son inceste, elle se pendit. Une autre tradition raconte que Jocaste eut avec Œdipe deux fils, Phrastor et Laonytos, qui furent tués dans la guerre contre Orchomène et les descendants de Minyas.
Après la mort de Jocaste, Œdipe aurait épousé Euryganie.
Les Kères sont des génies qui jouent un grand rôle dans l'Iliade. Elles figurent généralement, dans les scènes de bataille et de violence, le Destin qui emporte chaque héros au moment de sa mort. On les représente comme des êtres ailés, noires, avec de grandes dents blanches, horribles, des ongles longs et aigus.
Elles déchirent les cadavres et boivent le sang des morts et des blessés. Leur manteau est taché de sang humain.
Toutefois, elles ne sont pas uniquement ces "Walkyries", du champ de bataille. Parfois, certaines expressions homériques montrent qu'on les concevait aussi comme des Destinées coexistant à chaque être humain, personnifiant non seulement son genre de mort, mais aussi le genre de vie qui doit lui échoir.
Ainsi, Achille a le choix entre deux Kères, l'une, qui lui donnerait une longue et heureuse vie dans sa patrie, loin de la gloire et de la guerre, et l'autre, celle qu'il choisit, qui lui procura devant Troie une renommée impérissable, au prix d'une mort prématurée.
De même, ce sont les Kères d'Achille et d'Hector que Zeus pèse, sur une balance, en présence des dieux, pour savoir lequel doit mourir dans le combat qui les oppose. Le plateau qui contient la Kère d'Hector descend vers l'Hadès, et aussitôt Apollon abandonne le héros à son sort inéluctable.
Tant bien que mal, les Kères ont reçu une généalogie dans la Théogonie hésiodique. Elles y apparaissent comme "filles de la Nuit" ; mais, dans le même passage, à quelques vers de distance, le poète nomme une Kère, sœur de Thanatos et de .Moros (la Mort et le Trépas), et plusieurs Kères, sœurs des Moires.
Il y a sans doute là interpolation, ou peut-être la contradiction tient-elle au caractère populaire et vague de la conception de la Kère, qui est tantôt une divinité unique, et tantôt une puissance immanente à l'individu.
C'est ainsi que, dans l'Iliade, une seule Kère est attribuée aux Troyens et une autre aux Achéens. Bien que le passage soit plus tardif que l'ensemble dans lequel il a été inséré, il n'en est pas moins certain que la notion de Kère pouvait prendre une valeur collective.
A l'époque classique, les Kères semblent surtout exister comme réminiscences littéraires ; elles tendent à se confondre avec d'autres divinités analogues : les Moires et même les Erinyes, dont elles se rapprochent par leur caractère infernal et sauvage. Dans les tragédies, elles ne sont guère que des emprunts à l'épopée homérique. Platon, dans un passage poétique, les considère comme de mauvais génies qui, semblables aux Harpyes, souillent tout ce qu'elles touchent dans la vie des hommes.
Il est possible que la tradition populaire ait fini par les identifier aux âmes malfaisantes des morts que l'on doit apaiser par des sacrifices. Ce qui avait lieu par exemple à la fête des Anthestéries.
Les Lapithes sont un peuple thessalien, qui appartient à la fois à l'histoire et à la mythologie. Ils habitaient à l'origine dans les massifs du Pinde, du Pélion et de l'Ossa. Ils en avaient chassé les Pélasges, qui en étaient les premiers habitants. On trouve aussi des Lapithes mentionnes à Olènos et à Elis, à Rhodes et à Cnide.
Les Lapithes, ou du moins la famille la plus marquante parmi eux, passent pour avoir comme ancêtres, le dieu-fleuve thessalien, Pénee et la nymphe Créüse (ou Philyra). Le Pénée avait eu deux fils, Hypsée et Andrée, et une fille, qui, unie à Apollon, avait donné le jour à Lapithès, l'éponyme des Lapithes.
Celui-ci, à son tour, avait engendré Phorbas, Périphas et Triopas, et Lesbos (si, du moins, la légende qui concerne celui-ci, telle qu'elle est rapportée par Diodore de Sicile, n'est pas altérée).
C'est de Périphas que descendrait Ixion. Mais, plus souvent, Ixion est rattaché à une autre famille lapithe, celle de Phlégyas.
Aux Lapithes appartiennent également Caenée, et son fils Coronos. Caenée avait un frère, Ischys, fils comme lui d'Elatos. Ces noms se retrouvent dans les légendes arcadiennes.
Les Lapithes interviennent dans un certain nombre de légendes, dont la principale raconte la lutte qu'ils soutinrent contre les Centaures.
Héraclès les combattit également, pour le compte de leur ennemi Aegimios.
Les mythographes citent des Lapithes parmi les chasseurs de Calydon et les Argonautes, notamment Caenée, Coronos, Mopsos, Pirithoos (l'ami de Thésée), Astérion, Polyphème, Léontée, Polypoetès et Phalèros).
Léto, la mère d'Apollon et d'Artémis, qu'elle engendra avec Zeus, appartient à la première génération divine.
Elle est, en effet, la fille du Titan Coeos et de la Titanide Phoebé. Elle a pour sœurs Astéria et Ortygie.
On racontait que, lorsque Léto était grosse des deux jumeaux divins, Héra, jalouse, avait interdit à tous les lieux de la terre de lui donner asile pour qu'elle puisse mettre ses enfants an monde. Aussi Léto errait sans pouvoir jamais s'arrêter.
Enfin, Délos, qui était jusque-là une île errante, stérile, et n'avait rien à craindre de la colère d'Héra, consentit à l'accueillir. En récompense, l'île fut fixée au fond de la mer par quatre colonnes, qui la maintinrent solidement. Elle changea aussi de nom (car elle s'appelait d'abord Ortygie, nom qu'elle portait parmi les Immortels), et parce que le dieu de la lumière avait vu le jour sur son sol, on l'appela Délos, la Brillante.
Selon une autre légende, Héra avait juré que Léto ne pourrait accoucher en aucun endroit sur lequel brillaient les rayons du soleil. Sur l'ordre de Zeus, Borée amena alors la jeune femme à Poséidon, qui, soulevant les flots de la mer, fil une sorte de voûte liquide au-dessus de l'ile. Ainsi abritée du soleil, Léto put mettre ses enfants au monde, malgré le serment de son ennemie.
Les douleurs de l'enfantement durèrent neuf jours et neuf nuits. Toutes les déesses étaient venues assister Léto. Toutes, sauf Héra et Ilithye, la déesse des naissances, qui était restée sur l'Olympe, et c'était son absence qui empêchait l'événement s'accomplir.
A la fin, Iris fut envoyée comme messagère par les déesses et, en promettant à Ilithye un collier d'or et d'ambre, long de neuf coudées, elle la décida à venir assister la malheureuse. Ainsi purent naitre les deux enfants divins.
On racontait aussi que, pour échapper à Héra, Léto avait pris la forme d'une louve et s'était enfuie de chez les Hyperboréens, où elle habitait ordinairement. Cela expliquait l'épithète bizarre de "Lycogénès", Né du Loup, appliquée parfois à Apollon.
C'est en Lycie, également, "le pays des loups" que l'on plaçait un autre épisode relatif à la même naissance. Avec ses deux nouveau-nés, Léto serait allée en Lycie, et là, elle se serait arrêtée près d'une source, ou d'un étang, pour y laver ses enfants. Mais des bergers du voisinage l'empêchèrent d'y accéder. La déesse les transforma alors en grenouilles.
Léto, plus tard, fut une mère très aimée de ses enfants, qui s'efforcèrent de la défendre par tous les moyens. C'est pour elle qu'ils massacrèrent les fils et les filles de Niobé, ainsi que le géant Tityos, qui avait tenté de la violer.
Enfin, c'est parce que le serpent Python l'avait menacée qu'Apollon, dès sa naissance, tua Python, à Delphes.