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Les proboscidiens modernes

Les proboscidiens éléphantidés Les éléphantiformes

Les gomphothères

Iil y a environ 23Ma, c’est le début du miocène, comme nous le voyons sur notre arbre phylogénétique (Fig.1) c’est l’avènement des Deinothéridés, et parallèlement apparait le clade des Elephantimorpha avec les Mammutidés, les fameux mastodontes que nous avons abordés précédemment.

Fig.1 - Phylogenie proboscidiens

Cependant au cours du Miocène apparaissent d’autres familles, pour une meilleure compréhension, changeons de graphique (Fig.2)

Voici un arbre phylogénétique méga simplifié de la branche des Elephantimorpha, celui-ci provient d’une publication scientifique de 2007, rédigé par un autre spécialiste des probos, le regretté Jeheskel Shoshani, un prolifique paléontologue américain née à Tel Aviv et décédé en 2008 dans un attentat en Ethiopie.

Vu que nous avons déjà parlé des Mammutidés ou mastodontes passons aux suivants, les dénommés Gomphothéridés.

D’origine d’Africaine, les Gomphothéridés ou gomphothères, sont une large famille de proboscidiens qui selon la publi de 2009, apparait voilà 23 Ma, cependant selon un bouquin sorti en 2018, les auteurs avancent le chiffre de 34Ma, vous allez voir, niveau chiffre et phylogénie, ce n’est pas simple.

Quoi qu’il en soit, nos amis gomphothères arpenteront la planète pendant une vingtaine de Ma. Les plus connus d’entre eux étant Gomphotherium et Platybelodon.

Du Miocène jusqu’au pléistocène, ils se répandront sur la quasi-totalité des continents, atteignant l’Europe et notamment la France, l’Asie, l’Amérique du nord et jusqu’à l’Amérique du Sud à la fin du Pléistocène avec Cuvieronius, l’époque qui les verra disparaitre.

Fig.2 - Phylogenie Elephantimorpha

Morphologiquement, vous constaterez que les Gomphothères ont un aspect qui nous semble familier, en effet, ils possèdent ces incisives inférieures caractéristiques en forme de pelle, héritées de leur ancêtre commun avec leurs cousins Mammutidés.

Cependant, il n’en est rien concernant les incisives supérieures, détail bien spécifique aux Gomphothères, celles-ci sont recourbées vers le bas.
Bien sûr, Ils ont d’autres spécificités… comme par exemple un crâne plus allongé et comme toujours concernant les probos, il y a une histoire de dents, et les gomphothères ne font pas exception.

En fonction des genres, des espèces, ces derniers sont bunodontes, trilophodontes, tétralophodontes, bref il y a toujours une histoire de morphologie dentaire pour les classifier.

Cependant, retenez que les gomphothères sont pourvus de dents à cuspides en mamelle comme les mammutidé et non lamellaires comme les éléphants actuels. Cette morphologie suggère qu’ils étaient globalement plus des mangeurs de feuilles et de fruit que les éléphants modernes, qui consomment plus de graminés.

Quant à leur taille dans l’ensemble, ces animaux étaient assez petits, entre 2 et 3 mètre au garrot selon les espèces, et des espèces, il y en a eu un certain nombre…, il n’y a pas loin de 30 genres pour plusieurs sous-familles. Quant aux espèces, même si beaucoup sont des synonymes ou invalides, honnêtement je ne les ai pas comptés tant la liste est longue

On connait donc une multitude de ces animaux, il faut dire qu’en 20Ma, les bestiaux ils ont eu le temps d’évoluer, de plus, ils aimaient bien se promener, regardez, mise à part l’Antarctique ou l’Océanie, ils se sont répandu quasiment partout, ils sont allés jusqu’à se perdre au fin fond de l’Amérique du Sud.

Gomphotherium

Un de ces gomphotères, le dénommé Anancus arvernensis, le « mastodonte d’Auvergne », est visible… ou tout du moins son fossile au musée de Chilhac en Haute-Loire.

Les Stegontondidés

Avant toute chose, je dois vous mettre garde, vous m’avez souvent entendu dire à travers les épisodes qu’en paléo « rien n’est figé, rien n’est gravé dans le marbre », et bien c’est le cas concernant les spécimens de proboscidiens que nous allons voir.

En effet, au cours de mes recherches, il s’est avéré que bien des infos ne se recoupent pas, et pour cause, une classification c’est arbitraire, alors chacun y va de son petit découpage perso.

Il s’avère qu’on ne sait pas vraiment encore relier certains genres à certaines familles, c’est assez flou, et à travers les différentes publications que j’ai pu lire, ou plutôt déchiffrées, décryptées… les résultats varient...

Par exemple, si vous chercher stégodontidé ou plutôt le nom scientifique : « Stegontidae » sur votre moteur de recherche préféré, on va vous répondre, Wikipédia en tête, que cette famille comporte deux genres : le genre Stegolophodon et le genre Stegodon, ce qui à priori, étymologiquement parlant pourrait sembler correct, mais si vous chercher Stegodontidae sur le site fossilworks, qui bien que pas toujours mis à jour et donc comportant quelques erreurs, reste un site de référence concernant le registre fossile, et bien le genre Stegodon n’apparait pas pour cette même recherche.

En effet vous trouverez « stegodon », classé dans la famille des Éléphantidés. 

Palaeoloxodon

Un autre exemple, sur notre cladogramme de 2007, le genre Palaeoloxodon est rattaché au groupe (Éléphantini) comprenant le genre Éléphas, l’éléphant d’Asie et ses proches cousins les Mammouths, néanmoins, dans une récente publication datée de Janvier 2018, cette classification est remise en question.

Dans cette publication, les auteurs nous indiquent que leurs recherches sur l’ADN ancien de Palaeoloxodon antiquus les amènent à penser qu’il serait plus proche de Loxodonta cyclotis, l’éléphant de forêt africaine.

Et par ailleurs, des recherches adn menées sur Palaeoloxodon falconeri, l’elephant nain de sicile et descendant de Palaeoloxodon antiquus, suggèrent quant à elle qu’il serait plus proche de l’éléphant d’asie... ! Bref la recherche avance…

Alors pour le coup, vu que les Stegodons ne sont pas, ou plus classés dans cette famille, autant dire que le registre fossile des Stegodontidés fait peine à voir, aussi maigre qu’un sandwich SNCF, uniquement le genre Stegolophodon et selon la paleobiologie database, mise à part quelques spécimens indéterminés en Afrique du Sud, tous ont pour origines l’Asie continentale, l’archipel nippon et les îles du sud-est asiatique.

Il est à noter que ces proboscidiens apparus il y a 20Ma, étaient autrefois associés aux mastodontes, ce n’est en 1988 que la famille des Stegodontidés fut rattachée au Éléphantoïdes.

Stégolophodon

Côté morphologie, les espèces du genre Stegolophodon sont en règle générale de gros animaux, certains de leurs représentants vivant sur le continent figurent parmi les grands proboscidiens connus, atteignant 4 mètres au garrot, en revanche, d’autres espèces vivant dans les îles étaient bien plus petites, illustrant le phénomène de nanisme insulaire.

Petite parenthèse pour vous dire que l’on pense probable que Stegolophodon soit l’ancêtre de Stegodon.

Sur notre schéma, on se rapproche donc à grands pas des proboscidiens actuels… et là… on va encore parler dentisterie.

Car comme vous pouvez le remarquer, chez Stegolophodon les incisives inférieures en forme de pelles ont laisser place à de petites incisives pointues, quant aux défenses supérieures, elles sont très développées, très longues, atteignant jusqu’à trois mètres pour certains spécimens. Ça ressemble déjà un peu plus à ce qu’on connait chez les elephants d’aujourd’hui.

Et autre fait important, désormais, les stegodontidés possèdent des molaires lamellaires… comme nos éléphants actuels, la transition est faite avec les proboscidiens modernes.

Les éléphantidés

Et en parlant de proboscidiens modernes, voici que nous y venons, nous voilà arrivé au terme de plus de 50Ma d’évolution lorsqu’apparait la dernière grande famille de proboscidiens, elle regroupe les genres Stegodons, Palaeoloxodons, Mammouth, Loxodonta, et Elephas.

Il s’agit bien sûr des éléphantidés, nous sommes il y a… entre 5 et 10Ma.

Stégodon

Le genre stegodon est représenté par une douzaine d’espèces dispersées aux mêmes endroits du globe que stegodontidés, à savoir : l’Afrique, l’Asie, le Japon et, fait marquant, c’est le seul proboscidien à avoir atteint l’océanie ! sur l’île de Flores ou il y avait une espèce naine.

Contrairement à son ancêtre à quatre défenses, le genre stegodon, comme tous les éléphantidés ne possède plus que deux défenses, quant à sa taille, en fonction des espèces est d’environ 3 mètres au garrot.

Bien plus petit que notre prochain candidat, le fameux Palaeoloxodon, l’éléphant aux défenses droites !

Oui sur notre graphique le suivant est Loxodonta, l’éléphant d’Afrique actuel, aussi on va faire l’impasse et se concentrer sur les espèces disparus.

Pour récapituler brièvement, le genre paleoloxodon, qui aurait vécu 50.000 à 35 000 ans est connu pour moins de dix espèces fut un des plus grands mammifères ayant foulé le sol de notre planète avec Paraceratherium et Deinotherium, cependant si certaines espèces étaient des géants, d’autres vivant dans les îles, se virent elles aussi atteintes de nanisme insulaire.

Tout comme les Stegodontidés, Palaeoloxodon est représenté par des fossiles en Afrique en Asie, au Japon et dans les îles du sud-est asiatique sauf que… palaeoloxodon était un grand voyageur et il conquit aussi les terres européennes y compris les îles méditerranéennes comme la Crête, Malte, Chypre ou encore la Sicile. On en a même retrouvé sous la Manche durant la construction du Tunnel… sous la Manche.

Comme je le disais, il réside un mystère concernant ce genre, aujourd’hui encore associé au genre Elephas, il est probable qu’il soit associé au genre Loxodonta et plus précisément à l’espèce cyclotis, l’éléphant de forêt africain.

En effet des preuves génétiques récentes effectuées sur Palaeoloxodon antiquus, une espèce européenne, ont suggéré qu'il était plus proche des éléphants de forêt africain que de toute autre espèce existante, et ont donné à penser qu'il s'agissait d'un ancien cousin des éléphants de forêt africains modernes. Affaire à suivre...

Les Mammouths

Nous allons donc terminer avec les plus célèbres des proboscidiens aujourd’hui éteints, les regrettés Mammouths.

De leur vrai nom scientifique Mammuthus, ils sont originaires des contrées chaudes d’Afrique et la plupart des espèces n’était pas laineuse et devait plutot se balader... ben à poil !  Bien qu’ils soient Africain d’origine, leur plus proche parent vivant n’est autre que l’éléphant d’Asie.

Nous les imaginons bien souvent évoluant dans la froidure de la toundra sibérienne, là où furent découvert bien des dépouilles de ces animaux, dans le sol gelé, le pergélisol ou permafrost, cependant ils furent majoritairement présents en Europe et en Amérique du nord.
Et tout au long de leurs pérégrinations à travers les âges, ils évoluent, mutent et se diversifient, et bien que l’on parle toujours « du Mammouth », il y avait plusieurs espèces.

A ce jour, nous leurs connaissons huit espèces, huit espèces réparties à travers le globe, car comme leur lointains cousins, les Mammouths à travers leur histoire furent de grands voyageur, voyez donc...

Ils se dispersèrent en Asie, au Japon, dans les îles du sud-est asiatique, certaines espèces s’aventurèrent même jusqu’en Amérique centrale et bien entendu en Europe, notamment en France, avec Mammuthus meridionalis, le mammouth méridional, une espèce de grande taille dont le squelette est exposé au muséum national d’histoire naturelle de paris.

Mammuthus meridionalis

Et question morphologie, vous serez surpris d’apprendre que, outre Mammuthus meridionalis ou les énormes mammouths des steppes atteignant les 4 à 5 mètres, et dont les défenses pouvaient être encore plus longues atteignant les 5 mètres chez les vieux mâles, sachez que certaines espèces étaient relativement petites, à l’image de l’espèce exilis découvert en Californie, en effet les membres de cette espèce mesurant au maximum 1,80 mètre au garrot, ce qui leur vaut le surnom de mammouth nain.

A l’origine notre Cuvier national pensait à tort qu’ils étaient les ancêtres des éléphants, comme nous l’avons compris, ils sont de lointains cousins, enfin pas si lointains, puisqu’ils apparaissent il y environ 5Ma, donc, bien qu’il nous semble qu’ils soient des animaux préhistoriques très anciens, force est de constaté que par rapport à tous les genres et autres espèces que nous avons vu au cours de ces trois épisodes, ils sont en réalité des animaux relativement récents, à l’échelle des proboscidiens.

Quoi qu’il en soit, les tout derniers représentants du genre, des mammouths nains s’éteignent il a moins de 5000 ans en Sibérie… quant au pourquoi, est-ce l’expansion de l’homme à travers le monde, le changement climatique c’est toujours sujet à débat !

Aujourd’hui grâce aux nouvelles technologie et aux gènes de son plus proche cousin… l’éléphant d’Asie, il serait question de redonner vie au mammouth, afin que des troupeaux entiers aillent piétiner le permafrost sibérien afin de le tasser, et ainsi contenir le gaz qu’il contient, car celui-ci en raison du réchauffement climatique, le permafrost est en train de fondre… tout en libérant d’importantes quantités de gaz à effet de serre…

Pour terminer, je vous dirais qu’une chose : prions (enfin, façon de parler) prions pour que les trois dernières espèces rescapées de proboscidiens puissent réussir à survivre à homo sapiens, afin que cette grande lignée, puisse encore perdurer à travers les âges.

Avec un peu de chance et de temps, c’est sans doute l’évolution qui les sauvera de l’extinction, car face au braconnage de masse dont ils sont sujet depuis des décennies, les éléphants voient leurs défenses se raccourcir de plus en plus, aussi peut-être cette évolution sera leur salut 

Sources

https://core.ac.uk/download/pdf/39837612.pdf#page=95
Amebelodontidés
https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/02724634.2014.881830?journalCode=ujvp20
Protoanancus
sci-hub.tw/10.1080/02724634.2014.881830
Gomphotheridés
https://www.maxisciences.com/platybelodon/le-platybelodon-un-elephant-prehistorique-a-la-drole-de-bouche-en-forme-de-pelle_art30990.html
Mammuthus primigenius - Palaeoloxodon antiquus
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1040618204000837
Éléphantidés
https://www.pnas.org/content/115/11/E2566
https://www.pnas.org/content/pnas/115/11/E2566.full.pdf   
Publi Shoshani
sci-hub.tw/10.1016/j.quaint.2007.02.003

https://www.france24.com/fr/20180125-le-permafrost-cette-bombe-a-retardement-sous-larctique
https://www.rts.ch/decouverte/sciences-et-environnement/9396269-des-mammouths-dans-le-permafrost-de-siberie.html
https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/paleontologie-etonnant-crane-mammouth-decouvert-californie-64379/
Projet Woolly Mammoth
https://reviverestore.org/projects/woolly-mammoth/

Dernière mise à jour le 10/09/2020
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