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Evolution de l'homme.

Australopithecus afarensis "Lucy"

"Nous l’avons trouvé ! Un squelette presque complet !"

Découverte de Lucy le 24 novembre 1974. Le site de fouille de Hadar

Lucy fut découverte en 1974 par Yves Coppens et Donald Johanson lors d’une campagne de fouilles menée dans le territoire des Afars en Ethiopie sur le site de Hadar.

Lucy a été décrite une première fois en 1976 mais son rattachement à l'espèce Australopithecus afarensis n'a été proposé qu'en 1978.

Découverte dans des terrains datés d'environ 3,2 Ma, Lucy a longtemps été considérée comme la représentante d’une espèce à l’origine de la lignée humaine. Des découvertes plus récentes ont remis en cause cette hypothèse : Lucy serait une cousine éloignée, plutôt qu’une ancêtre du genre Homo.

Reconstitution du visage  de Lucy. Reconstitution du visage de Lucy

Lucy constitue d’une part l’un premier fossile relativement complet qui ait été découvert pour une période aussi ancienne, 52 fragments osseux associés ont été mis à jour, à peu près 40% du fossile complet. Le fossile de Lucy révolutionne notre opinion sur les origines humaines, en démontrant que l’acquisition de la marche bipède remontait à 4-3 millions d’années.

Lucy, une femelle de vingt ans environ, mesurant à peine à plus d’un mètre, appartenait à une espèce qui a évolué pendant plusieurs centaines de milliers d’années en Afrique de l’est, de l’actuelle Ethiopie à la Tanzanie, en passant par le Kenya.

Les afarensis avaient une capacité crânienne moyenne d’environ 400 cm cubes, c’est-à-dire la plus faible de tous les hominidés connus. Ils présentent de nombreux caractères proches des nôtres, leurs mains par exemple étant certainement capables d’une préhension très précise.

Bipède, mais pas en permanence

Ils possédaient une forme de bipédie, mais qui a du être utilisée par les afarensis en alternance avec le grimper aux arbres.

Reconstitution de Lucy par Win Munns Reconstitution

Cette bipédie devait certainement être d’un type éloigné de la nôtre, beaucoup plus chaloupée, avec des balancements latéraux importants. Une démarche qui devait poser certains problèmes à ces hominidés, car elle représentait une dépense énergétique importante, argument plaidant pour la persistance du grimper aux arbres.

Les afarensis ont évolué au cours de leur histoire dans des paysages de savane qui ont subi de nombreuses modifications au fil des temps géologiques, tour à tour plus ou moins boisées ou ouvertes, au gré des changements climatiques.

Est-ce pour s’adapter à ces modifications environnementales que certains Australopithèques ont peu à peu privilégié la bipédie dans leurs stratégies évolutives ?

Peut-être, mais cette théorie ne fait pas l’unanimité chez les paléo-anthropologues.

Dans leurs prudentes pérégrinations dans la savane arborée, à la recherche des racines et des tubercules dont ils se nourrissaient, voire de quelques charognes, Lucy et les siens risquaient à tout moment de croiser la route de redoutables carnivores, tels que le machairodus, sorte de tigre aux dents recourbées, ou encore un troupeau de deinotheriums, de la même famille que les éléphants, dont les défenses inférieures lui servent à briser les branchages.

Quand ils ne devaient pas, pour atteindre un territoire moins dangereux ou plus verdoyant, traverser à pied un cours d’eau, courant alors le risque de se noyer…

C’est d’ailleurs vraisemblablement de cette façon que Lucy a perdu la vie, il y a quelque 3,2 Ma, comme semblent l’indiquer la position de son squelette et la nature des sédiments dans lesquels elle a été retrouvée.

Redescendue de son piédestal

Lieu de la découverte. Lieu de la découverte

Longtemps star incontestée des hominidés fossiles, qu’est devenue Lucy trente ans après sa découverte ? Sans vouloir lui faire injure, il faut bien reconnaître qu’elle a dû redescendre, depuis, de son piédestal.

Tout d’abord, elle a dû céder la place à plusieurs autres candidats au titre envié de plus ancien ancêtre de la lignée humaine. C’est par exemple le cas d’Orrorin tugenensis, fossile vieux de 6 Ma découvert au Kenya, et dont le fémur rectiligne prouve qu’il marchait bien plus droit que Lucy

Autre prétendant, l’Ethiopien Ardipithecus kadabba, 5,7 Ma au compteur et une taille de plus d’un mètre, mais rapproché par certains chercheurs de la lignée des grands singes.

Quant à Toumaï, ou Sahelanthropus tchadensis, exhumé en 2001 au Tchad, il suscite de nombreuses controverses, avec ses caractères à la fois pré-humains et simiens, et son âge de 7 Ma…

Le squelette de Lucy. Le squelette de Lucy reconstitué

Pire encore pour Lucy, la liste de ses "contemporains", c’est à dire des hominidés se situant dans les mêmes fourchettes temporelles, s’est également allongée.

Entre 4,2 et 1 Ma, ce sont ainsi neuf espèces, réparties en trois genres, qui apparaissent et disparaissent, de la Tanzanie au Tchad, en passant par le Kenya et l’Afrique du Sud.

Il s’agit de cinq Australopithèques (anamensis, afarensis, africanus, bahrelghazali et garhi), genre dont le premier représentant fossile a été découvert en 1924 en Afrique du sud, et trois Paranthropes (aethiopicus, boisei et robustus), parfois appelés Australopithèques robustes, caractérisés par la robustesse de l’appareil masticatoire et du crâne… Kenyanthropus platyops, découvert en 1999, complète le tableau.

Et une majorité de paléoanthropologues s’accorde aujourd’hui pour reconnaître que les afarensis ne sont pas les meilleurs candidats au titre d’ancêtres des premiers Homo : les Homo habilis et rudolfensis, qui apparaissent en Afrique de l’est et du sud il y a 2,5 Ma.

Ce squelette a été dénommé Lucy en souvenir d’une chanson des Beatles (Lucy in the sky with diamonds) qui était écoutée sur le terrain des fouilles par les paléontologues qui l’ont exhumée.

Source : http://www.cite-sciences.fr

Dernière mise à jour le 06/02/2020
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