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MYTHOLOGIE GRECQUE - PALEONTOLOGIE

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Le Silurien Ère Paléozoïque ou ère primaire

3 ème période du Palézoïque (± -443 à -416 Ma)

Paléozoïque Vidéo : Le silurien

Silurien : du terme "Silures", peuple pré-romain d’Angleterre.

Le Silurien se divise en 4 époques et 8 étages :

Période

Époque

Étage

Silurien
Paléozoïque
Pridoli Pridoli ~423,0 Ma
Ludlow Ludfordien ~425,6 Ma
Gorstien ~427,4 Ma
Wenlock Homérien ~430,5 Ma
Sheinwoodien ~433,4 Ma
Llandovérien Télychien ~438,5 Ma
Aéronien ~440,8 Ma
Rhuddanien ~443,8 Ma

L'océan autrefois florissant de vie durant la période ordovicienne est désormais moribond, suite à l'extinction massive survenue à la fin de l’Ordovicien, bon nombre de familles, de genres, d'espèces animales ont disparues.

Mais la vie ne s’est pas éteinte pour autant. La nature ayant horreur du vide dit-on, les espèces survivantes vont connaitre une radiation évolutive et combler ce vide. Ainsi débute la troisième période du paléozoïque, le Silurien.

Le Silurien débute il y a 443 Ma et s'étale jusqu'a 419 Ma en arrière, ce qui fait un total de 24 petit Ma. Une période somme toute assez courte, comparée aux 48 Ma du cambrien et aux 42 Ma de l'ordovicien (a 4/5 Ma près). C'est la plus courte des six périodes constituant le paléozoïque.

C’est en 1830 que le Silurien fut décrit par un géologue britannique, un dénommé Roderick Murchinson. Quant au nom par lui-même, Silurien, il provient du nom d’une tribu celtique de cette région du sud du pays de Galles, les silures.

silurien Début du silurien

Géologiquement parlant, la valse des continent suit sont cours, le gigantesque archipel constitué des trois continents Sibéria, Baltica et Laurentia, situé au nord du non moins immense supercontinent Protogondwana, se rapprochent les uns des autres pour peu à peu pour donner naissance tout au long du Silurien, à l'autre supercontinent du paléozoïque, le futur supercontinent Laurussia.

En outre, la collision des continents provoque l’apparition d’une chaîne de montagnes immenses : la chaîne calédonienne, qui traverse de part en part le jeune supercontinent et qui laisse entrevoir les prémices d’une autre chaîne de montagnes la future chaîne Hercynienne qui se formera lorsque la Pangée émergera quelques dizaines de Ma plus tard au Carbonifère.

La France quant à elle, est quelque part sous les eaux de l'océan Iapétus.

Suite à l'extinction ordovicienne, une glaciation avait eu lieu au pôle sud, aussi, au Silurien, lors de la fonte des glaces, le niveau des océans remonte ce qui permet à certaines espèces de se développer considérablement, notamment les scorpions des mers.

cooksonia cooksonia

Sans calotte glaciaire, dans l'ensemble les températures sont plutôt clémentes, tournant alentour des 20 degrés Celsius. Sur les terres, c'est encore plus ou moins la désolation, toujours quelques lichens et les premières mousses font leur apparition.

Cependant, au bord de l'eau, là ou des sédiments ont été déposés par les marées ou tout simplement le flux et le reflux de la mer, certaines plantes peuvent prendre pied, si je puis dire, et s’accrocher, ainsi des plantes comme Cooksonia, se développent arborant des tiges de quelques centimètres leur permettant de diffuser leurs spores dans les airs et ainsi se reproduire.

Dans ce nouvel environnement, ces nouvelles conquérantes font face à la gravité, elles vont donc évoluer et se munir d’un « squelette hydraulique et d’une couche de cire protectrice» les aidant à mieux supporter leur propre poids et la sècheresse. Et dès le Silurien moyen elles possèderont de minuscules orifices appelés "stomates" leur permettant une respiration aérienne".

D'autres plantes, un peu plus évoluées possèdent des cellules spécialisées, permettant le transport de l'eau et des nutriments vers les organes situés en hauteur.

Strudiella devonica Strudiella devonica

En outre, sur la terre, point de nutriments, ce n’est quasiment que de la roche, elles vont donc développer des rhizomes, des sortes de racines afin d’aller puiser dans le sol les nutriments dont elles ont besoin.

Plus tard, elle développeront des excroissances afin de capter plus de soleil. Ainsi commencera la course à la hauteur, qui finira par permettre aux futures fougères d’atteindre des tailles sans précédent.

Les arthropodes étant très liés au règne végétal, même sous l’eau, on pense que la conquête des terres par cette première végétation, a permis à certains arthropodes de leur emboîter le pas.

Par ailleurs, la mer rejetait toutes sortes de cadavres sur le littoral, une manne de nourriture très attrayante, ce qui en fait une autre raison probable de la sortie des eaux des arthropodes… carnivores.

Ainsi, il est probable que dès cette époque, de petits arthropodes et autres acariens peuplaient les berges des continents.

Grâce à la découverte de certains fossiles, comme celui de Strudiella devonica, découvert par le paléontologue français Romain Garrouste et son équipe, il s’agit d’un insecte proche des premiers représentants des sauterelles, une chose est sûre ; dès la fin du Silurien, début Dévonien, ces petits animaux ont conquis le littoral ou prospèrent les mousses et autres végétations primitives, voire même s'en nourrissaient, participant ainsi au recyclage de la matière organique, et à la formation des premiers sols. Mais cela reste encore aujourd'hui ouvert au débat.

Quoi qu'il en soit, dans les haut fonds de l'océan Iapétus, bordant la Laurussia en formation et le protogondwana plus au sud, la faune marine est en pleine expansion.

Euryptéride Euryptéride

Outre la multitude d'animaux planctoniques qui explose, les coraux se multiplient et les premiers récifs font leurs apparition, les crinoïdes s’épanouissent, les brachiopodes garnissent les fonds marins, les trilobites se diversifient, les nautiloïdes voient leurs formes de plus en plus variés, mais c'est surtout l'âge d'or des grands arthropodes marins, les fameux scorpions marins, les euryptérides. Ils sont devenus les plus grands arthropodes marins de tous les temps, certaines espèces atteignant la terrifiante taille de plus de deux mètres de long, tel Ptérygotus.

Mixopterus Evolution des poissons

Il sont à ce moment de l'histoire les plus grands prédateurs des océans, et par extension, de la planète. Autant dire que les trilobites et autres bestioles benthiques n’en mènent pas large face à ces monstres marins. D’autre part, munis de leurs épaisses carapaces leur permettant d’affronter la gravité, dès le Silurien supérieur, ils entameront à leur tour la conquête de la terre ferme.

Mais la grande nouveauté, ce qui marque le Silurien, c’est l'apparition des premiers placodermes. Si l'ordovicien à connu les ostracodermes, ces poissons en partie cuirassés et surtout sans mâchoires, les agnathes.

Entelognatus Entelognatus

Le Silurien voit apparaitre les poissons équipés de mâchoires, les gnathostomes. Certes, il s'agit de mâchoires primitives, et bien que puissantes, les dents sont encore absentes, néanmoins, la mâchoire des ces poissons ancestraux présentes des aspérités ou excroissances osseuses biens tranchantes faisant office de dents comme on peut le voir sur ce fossile de Dunkléosteus, un placoderme qui apparaitra au Dévonien.

Placoderme Dunkleosteus Dunkleosteus

Quant au reste de leur corps, à l'images des ostracodermes, celui-ci est recouvert en partie d'une épaisse cuirasse articulée protégeant la tête du poisson, et désormais ils possèdent des écailles sur la partie arrière de leur corps. En outre, à la différence des ostracodermes, les placodermes possèdent des nageoires digne de ce noms. Ce qui fait de ces poissons de redoutables prédateurs, d'autant plus que plus tard au Dévonien, que certains d'entre eux atteindrons des tailles significatives, pouvant dépasser les 8 mètres de longs à l’image du Dunkléosteus cité précédemment.


Par la suite, le clade des gnathostomes, les poissons à mâchoires, va se diversifier et engendrer les deux grands groupes de poissons, d’une part, les poissons cartilagineux, les Chondrichthyens. Chondrichthyens dont seront issus les requins, les raies et autres chimères.
Et d’autre part, les ostéichtyens, les poissons osseux.

Poissons osseux, qui engendreront à leur tour, deux grands groupes, les actinoptérygiens, ou pour faire simple les poissons à nageoires rayonnée comme le mérou actuel, et les sarcoptérygiens, les vertébrés à nageoires charnus.

Ils engendrerons les crossoptérygiens, tel le cœlacanthe actuel.

Pour résumé, le silurien aura vu les prémices de la conquête de la terre ferme par les plantes et autres arthropodes, et l’apparition des premiers poissons primitifs. En gros, le Silurien pourrait être considéré comme une sorte de période de transition entre l’ordovicien et le Dévonien, du reste, autrefois, avant 1830, le Silurien précédait directement le carbonifère, ce n’est que lorsque on découvrit du charbon dans des couches datant du Silurien que le Dévonien fut ajouté à l’échelle stratigraphique des temps géologiques…

Dernière mise à jour le 02/08/2019
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