Retour à l'accueil

MYTHOLOGIE GRECQUE - PALEONTOLOGIE

HISTOIRE DE FRANCE - SYSTEME SOLAIRE - LECTURE - PHILATELIE


La France au cours du Crétacé 1/2

La France au Crétacé Vidéo : La France au Crétacé

L’ère de la craie

Il y a 145Ma, le Jurassique touche à sa fin, l’ère des géants est désormais terminée, débute alors la troisième et dernière période du mésozoïque : le Crétacé, la période la plus connue du grand public et ce pour plusieurs raisons.

C’est la plus récente, donc la plus aisée à étudier. La plus médiatisée par les différents documentaires et la célèbre série cinématographique…. Jurassic park ! (Oui je sais mais, Crétacé park… ben ça claque moins bien que Jurassic park)

Carte géologique du début du crétacé Début du crétacé - 150Ma

Mais ne vous y trompez pas, à quelques exceptions près comme le stégosaure qui lui est bel et bien un animal datant du Jurassique, les «héros» de la plupart des films sont des animaux datant du Crétacé, le T-rex en tête, le tricératops, le spinosaure, le ptéranodon, puis dernièrement (Jurassic world) le mosasaure et bien entendu le fameux vélociraptor… (qui n’en est pas vraiment un !).

Le Crétacé est défini en 1822 par le géologue belge Jean-Baptiste-Julien d’Omalius d’Halloy et ce, d’après les couches stratigraphiques présentes dans le Bassin parisien. Cette période va s’étaler sur pas loin de 80 Ma, de 145Ma à 66Ma, faisant du Crétacé période la plus longue des périodes du Mésozoïque.

Les deux périodes précédentes, le Trias et le Jurassique qui sont bien plus courtes de quelques 30Ma, sont divisées chacune en trois parties, or le Crétacé bien que plus long ne comporte que seulement deux époques, deux époques nommées une fois de plus de façon très originales : inférieure et supérieure et dont la séparation est définie non pas par une Nième extinction ou autre crise, mais par la simple limite temporelle des 100Ma.

Ce qui fait qu’a 10Ma près, nous avons deux époques de plus ou moins même durée, 45Ma pour le Crétacé inférieur et 34Ma pour le supérieur et chacune de ces deux époques sont constituées de six étages.

Période

Époque

Étage

Crétacé
Crétacé
5ème extinction
Crétacé Supérieur Maastrichtien ~72,1 Ma
Campanien ~83,6 Ma
Santonien ~86,3 Ma
Coniacien ~89,8 Ma
Turonien 93,9 Ma
Cénomanien 100,5 Ma
Crétacé inférieur Albien ~113 Ma
Aptien ~125 Ma
Barremien ~129,4 Ma
Hauterivien ~132,9 Ma
Valanginien ~139,8 Ma
Berriasien ~145 Ma

Parlons géologie !

Sur la page consacrée à la France au jurassique, je disais que le Jurassique avait été nommé en raison des strates géologiques de cette même période découvertes dans le Jura, en ce qui concerne le Crétacé, il ne s’agit pas à proprement parlé de strates géologique mais du contenu des strates elles-mêmes, à savoir : la craie ! Celle avec laquelle autrefois on écrivait sur les tableaux noirs des classes d’écoles.

Coccolithe

Il est à noter, que « Crétacé » provient du latin « Créta » signifiant « qui contient de la craie »

Et de la craie, il s’en est formé un grand nombre, il n’y a qu’à se rendre au pied des falaises d’Etretat pour en prendre toute la mesure. Cela dit, toute cette craie ne s’est formée qu’au cours du Crétacé supérieur.

Ouvrons une parenthèse au sujet de la craie. Quelle est son origine ? c’est une roche sédimentaire calcaire constituée en grande partie de squelettes de petits crustacés nommés copépodes qui se nourrissent d’un phytoplancton spécifique, une micro algue unicellulaire appelé coccolithophoridé, ainsi que des nombreuses déjections de ces copépodes.

Les coccolithophoridés possèdent une coquille, les coccolithes et c’est la matière constituant ces coquilles qui une fois digérée et déféquée par les crustacés s’accumulent au fond des mers puis qui se cimentent avec le temps.

La France

Vers la fin du Jurassique, la France était en grande partie immergée, néanmoins, à la toute fin du Jurassique, au Jurassique terminal, plus exactement à l’étage du Tithonien, le pays est marqué par une régression, c’est-à-dire un retrait de la mer. La France est alors émergée, sauf le bassin sédimentaire du Sud-Est, qui correspond à la Provence, au Languedoc et aux futures chaînes subalpines, là, la sédimentation calcaire se poursuit.

Mais vers le début du Crétacé, au cours du 2ème étage, le Valanginien (de 140Ma à 133Ma), la mer venue du sud envahie de nouveau les terres françaises, cette fois-ci, il s’agit d’une transgression.

Quelques Ma d’année plus tard, Au 4ème étage, le Barémien (de 129Ma à 125Ma), la mer se retire vers le Jura, puis elle atteint son niveau maximal au cours de l’Aptien, 5ème et avant-dernier étage du Crétacé inférieur (de 125Ma à 113Ma), des lacs s’installent puis ensuite les récifs coralliens et cela provoque une sédimentation calcaire.

France au crétacé - 135 Ma

Dans l’ensemble, la France a été faiblement immergée durant le Crétacé inférieur. Même lorsque le niveau de la mer était au plus haut, une grande partie du nord-ouest était à l’air libre. Ainsi des Ardennes belges, on pouvait se rendre à pied jusqu’en en Allemagne et en Pologne, puis remonter vers la Scandinavie.

Mais cela ne va pas durer et dès le début du Crétacé supérieur durant les deux premiers étages du Crétacé supérieur, à savoir le Cénomanien (de 100 à 94 Ma) et le Turonien (de 94 à 90 Ma) la situation change complètement.

Les forces tectoniques sont à l’œuvre… encore et toujours. Les volcans de la dorsale médio-atlantique, cette grande faille située au beau milieu de l’océan Atlantique bombe, gonfle le fond marin, provoquant ainsi la montée des eaux et la mer déborde sur le territoire français. Les anciens massifs hercyniens sont partiellement immergés et la mer "de la craie" s’installe sur le bassin parisien s’étendant sur les actuelles Manche, Mer du Nord et Angleterre.

Les géologues estiment que cette mer a atteint une moyenne de 200 à 300 mètres de profondeur, c’est plus que la Manche, dont la profondeur n’excède pas les 180 mètres, et encore plus que la Mer du Nord.

Plus au sud un phénomène tectonique, le bombement durancien fait émerger une partie de la Provence et les pluies tropicales lessivent et érodent les roches. Les eaux vont dissoudre la silice et autres métaux solubles comme le potassium et le calcium qui s’en iront enrichir la mer laissant un sol appauvri rouge et argileux.

Carte géologique du début du crétacé Début du crétacé - 150Ma

On peut voir cela aujourd’hui au Colorado... Le Colorado Provençal dans le Lubéron. C’est cette argile colorée, l’ocre que 100 Ma plu tard nos ancêtres préhistoriques utiliseront pour décorer les cavernes comme celles de Lascaux, Font-de-Gaume, Niaux, Pech merle ou encore la grotte Chauvet.

De plus, ces argiles contiennent un minéral très attractif, avez entendu parler des Baux de Provence ? Il s’agit d’un très joli petit village riche en histoire perché sur une colline dans le massif des Alpilles.

C’est dans les Baux de Provence que le minéralogiste et ingénieur français Pierre Berthier découvrit en 1821 la Bauxite un minéral dont on extrait l’alumine, l’aluminium ! Merci le Crétacé !

Au fond de l’océan, la dorsale médio-atlantique s’ouvre comme un fruit trop mûr, les forces engendrées par ce phénomène ouvrent l’océan Atlantique Nord séparant l’Amérique du nord de l’Afrique et de l’archipel constituant l’Europe actuelle, et c’est durant le Crétacé que cette même faille accouche de l’océan Atlantique sud.

En effet, l’Amérique du sud jusqu’alors emboîtée dans l’Afrique se sépare et un bras de mer s’engouffre ouvrant le bassin des Caraïbes, puis ensuite l’océan Atlantique sud. L’Atlantique dans son ensemble sera complètement ouvert du nord au sud dès la fin du Crétacé.

Un autre fait marquant géologique du Crétacé dû à la tectonique des plaques, est le déplacement du bloc Ibérique consécutif à l’ouverture de l’océan atlantique. Cela est dû à une autre faille, une faille apparue dès la fin de la formation de la chaîne Hercynienne.

Elle est appelée la faille nord-pyrénéenne, même si les Pyrénées n’existent pas encore à cette époque. Celle-ci a eu pour effet de faire pivoter le bloc Ibérique qui jusqu’alors, jouxtait les côtes aquitaines et bretonnes, et celui-ci glisse vers le sud-est vers sa position actuelle.
Sans pour autant égaler les températures tropicales élevées du Jurassique, durant le Crétacé supérieur, sur les Terres de France le climat tropical demeure et la végétation est luxuriante.

Au Crétacé supérieur, la France est partiellement immergée, seul la Bretagne, le massif central et une longue bande de terre s’étendant du nord de l’Espagne jusqu’à la frontière italienne sont émergés, les îles Ibero-armoricaines.

Pour info, à ce moment de notre petite histoire, sachez que la côte Méditerranéenne n’est pas celle que nous connaissons, la Corse et la Sardaigne sont repliées le long de la partie sud de la France, occupant l’actuel golfe du lion, elles ne dériveront que plus tard vers l’emplacement qu’on leurs connait.

France au crétacé - 125 Ma

Durant les Ma qui suivent, l’archipel français voit le niveau de la mer monter et descendre "régression, transgression", ainsi, lors des périodes de basse mer, les animaux vont pouvoir migrer d’une île à l’autre.

Et en parlant d’animaux… c’est bien entendu, si je puis dire… l’apogée des dinosaures, voilà déjà 100Ma qu’ils arpentent la planète, ils ont eu le temps de se répandre sur tous les continents et la France ne fait pas exception. Cependant, comme je l’ai dit à maintes reprises, le pays faisait partie d’un archipel, et le contexte était plus propice à l’érosion qu’à la sédimentation favorisant la fossilisation.

En effet, contrairement à l’Amérique du nord, qui en plus d’être un immense continent, durant le Crétacé, le pays était littéralement coupé en deux par une très grande mer intérieure, ainsi les rivages du pays s’étendaient sur des milliers de kilomètres, des milliers de kilomètres de terrain de chasse ou les cadavres pouvaient être rapidement ensevelis par les sédiments et favorisant la fossilisation.

Et en France, il n’y avait pas énormément de grand deltas de marécages ou de rivages pour ensevelir rapidement les ossements, cependant, de nombreux spots témoignant de notre passé mésozoïque furent découvert… d’autres sont découvert et d’autres encore sont encore à découvrir.

Le site d’Angeac-Charente

Si vous vous intéresser quelque peu à la paléontologie, pour sûr que vous avez déjà entendu parler du site d’Angeac, un site de fouilles qui fut très bien médiatisé et qui fit les gros titres des médias vers 2010... et dont les fouilles se poursuivent encore à ce jour !

France au crétacé - 125 Ma

Ce site incontournable se situe dans les carrières de graves de la commune d’Angeac-Charente… en Charente donc, non loin d’Angoulème !

Ce site est étudié depuis 1990, ça a commencé par des os de mammouths, puis en continuant de creuser, ou devrais-je dire, en remontant dans le temps, ce sont des os de dinosaures qui furent mis au jour, et pas qu’un peu.
Le clou du spectacle fut cet énorme fémur de sauropode, pas moins de 2,20m de long, un fémur pouvant rivaliser avec les énormes titanosaures d’Amérique du sud, c’est pour vous dire !

Et ce n’est pas la seule découverte que ce site nous a livré. Outre les fossiles de sauropodes, c’est surtout pléthore d’ossements fossilisés de "dinosaures autruches",   les ornithomimosaures. Ce sont des théropodes de tailles moyennes... Voilà c’est plus ou moins eux là dans (Jurassic Parc N° ?), avec les plumes en moins, car ce sont des dinosaures… avien.

Ornithomimosaure : lézards imitateurs d'oiseaux

Alors justement, "aviens, non-aviens", venant on au fait, en fait c’est plutôt simple à comprendre. Avien provient du latin Avis signifiant, oiseau et avien veut simplement dire "relatif aux oiseau". Vous imaginez bien qu’un diplodocus ou un tricératops n’a rien de "relatif aux oiseaux" et encore moins la morphologie contrairement aux théropodes. Ce sont des dinosaures non-aviens, qui n’ont rien de "relatif aux oiseaux" et qui disparurent bel et bien dès la fin du crétacé.

Seuls les théropodes en réchapperont et évolueront vers nos oiseaux actuels. Quant aux dinosaures et autres animaux retrouvés sur les terres de France et bien nous verrons cela dans la deuxième partie.

 

Dernière mise à jour le 05/02/2020
top