Retour à l'accueil

MYTHOLOGIE GRECQUE - PALEONTOLOGIE

HISTOIRE DE FRANCE - SYSTEME SOLAIRE - LECTURE - PHILATELIE

Histoire de France

Napoléon Ier (1769-1821)

Bonaparte, général d'artillerie

Napoleon Bonaparte Premier consul Bonaparte

Quelques instants avant de se faire couronner, Napoléon lança ce mot à son frère aîné : "Ah ! Joseph, si notre père nous voyait !" Qu'aurait dit, en effet  Charles Buonaparte de l'ascension prodigieuse de son fils ?

Napoleone Buonaparte naît à Ajaccio le 15 août 1769, quinze mois après l'acquisition de la Corse par la France. Son père, Charles Buonaparte, et sa mère, Maria Letizia Ramolino, comptent parmi les notables de l'île.

Douze enfants naissent dans cette famille de nobliaux, huit survivent. Napoléon est le quatrième dans l'ordre des naissances, le deuxième des survivants.

Le petit Napoleone quitte son île à neuf ans pour le collège d'Autun, puis l'école de Brienne, enfin l'école militaire de Paris, d'ou il sort lieutenant d'artillerie.

Dans ses garnisons de Valence et d'Auxonne il songe surtout à rentrer en Corse pour combattre l'autonomiste Paoli. Combat malheureux : il sera obligé de regagner en hâte le continent où il est chargé de reprendre Toulon aux Anglais. Son succès lui vaut le grade de général.

Le siège de Toulon Le siège de Toulon

Le siège de Toulon (1793)

Tandis que la cause de Paoli se confond peu à peu avec celle des Girondins, récemment éliminés, Bonaparte verse du côté des Montagnards. Le 16 septembre 1793, il part commander l'artillerie de l'armée qui assiège Toulon, livrée aux Anglais par les fédéralistes. Il va y acquérir la notoriété: face au manque de compétence de ses chefs, il force la victoire; les Anglais battent en retraite en décembre.

Nommé sur le champ de bataille général de brigade, sur la proposition du représentant en mission Augustin Robespierre, frère de Maximilien, il apparaît très vite aux yeux de la Convention comme l'"homme de l'Incorruptible". Mais Bonaparte reste prudent. Après Thermidor, les charges qui seront retenues contre lui (il sera un temps emprisonné) n'auront pas de suites irrémédiables. Il sera cependant mis en disponibilité pour avoir refusé un commandement en Vendée.

Après Thermidor, ses amitiés robespierristes lui attirent des ennuis passagers, mais il est bientôt appelé à Paris. Barras cherche alors un officier énergique pour mater les royalistes. Le 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795), Bonaparte mitraille les émeutiers, et Barras, qui devine sa valeur, lui donne le commandement de l'armée d'Italie.


Contre l'insurrection royaliste (5 octobre 1795)


Très vite cependant, la fortune lui sourit à nouveau. Après avoir maté la sans-culotterie parisienne, la Convention thermidorienne doit faire face aux agissements des royalistes. Pour parer à l'insurrection en vue, un civil, Barras, se voit confier le commandement de l'armée de l'intérieur. Il s'entoure de généraux alors sans emploi. Bonaparte est de ceux-là.

C'est lui qui sauve la Convention le 13 vendémiaire (5 octobre 1795) en écrasant l'insurrection royaliste. Le 26 octobre, il devient commandant en chef de l'armée de l'intérieur à la place de Barras. Le "général Vendémiaire" vient d'obtenir son brevet de républicanisme. Il est désormais proche des sphères du pouvoir.

Avant de partir, le 9 mars 1796, le petit général sans fortune épouse une créole au passé agité, Joséphine de Beauharnais. Brève lune de miel ! Le nouveau marié doit rejoindre ses troupes.

Un peu inquiets de cette gloire montante, les Directeurs envoient l’ambitieux général conquérir l'Egypte. Commencée brillamment, la campagne se termine moins bien.

La campagne d'Egypte (1798)

Bonaparte sent qu'un nouveau coup d'État serait prématuré. Sa loyauté à la république est pour l'heure son seul viatique. Aussi, faute de pouvoir débarquer en Angleterre, il se tourne vers l'Égypte afin de satisfaire un triple objectif: laisser pourrir la situation politique en France, couper aux Anglais la route des Indes, mêler aux projets politiques, militaires et économiques des préoccupations scientifiques. Victorieux des Mamelouks à la bataille des Pyramides (21 juillet 1798), mais bloqué dans sa conquête par Nelson, qui détruit sa flotte à Aboukir (1er août), Bonaparte réussit à préserver son auréole de général victorieux.

C'est alors la fulgurante campagne d'Italie à la suite de laquelle, le jeune vainqueur dicte les conditions de paix aux Autrichiens sans en référer au Directoire, puis rentre à Paris où il se fait acclamer.

La campagne d'Italie (1797)

L'ennemi principal de la Révolution reste l'Angleterre, comme celle-ci est inaccessible, il faut, déclare Bonaparte, frapper sa principale alliée, l'Autriche, en portant l'effort sur l'Italie, son point le plus vulnérable. Il parvient à décider Carnot, qui le fait nommer le 2 mars 1796, à moins de vingt-sept ans, commandant de l'armée d'Italie. Lors d'une campagne où sa rapidité de manœuvre compense son infériorité numérique, Bonaparte vole de victoire en victoire. Après Rivoli (14 janvier 1797), les Autrichiens sont sur la défensive.

Le 18 octobre 1797, le traité de Campoformio consacre le jeune général, qui apporte la paix à un continent en guerre depuis cinq ans. En Italie, Bonaparte concentre dans ses mains tous les pouvoirs: militaire, politique, diplomatique, financier même. Il se constitue, au moyen d'exactions diverses, une solide fortune, acquiert des goûts de luxe et tient une cour brillante.

Populaire de surcroît, il sait qu'il est désormais une pièce indispensable du jeu politique. Il avoue: "Je ne sais plus obéir". La gravure populaire, la chanson et la poésie s'emparent du héros victorieux.

Apprenant que le Directoire est en proie à des difficultés intérieures et extérieures, Bonaparte regagne en cachette Paris où Sieyès l'attend pour mettre à bas le régime pourri. Les deux hommes préparent le coup d'état.

Le 19 brumaire an VIII au soir (10 novembre 1799), Bonaparte devient Premier Consul de la République. Il s'attelle aussitôt aux tâches les plus urgentes : réorganiser le pays, rétablir l'union, rallier les catholiques par le Concordat.

Entre-temps, la Victoire de Marengo a suscité l’enthousiasme. Le traité d'Amiens transporte de joie les Français et, en août 1802, le pacificateur devient consul à vie.

Mais les royalistes veulent en finir avec ce héros encombrant. Sans le savoir, ils vont travailler pour lui : après l'échec du complot de Cadoudal, l'exécution du duc d'Enghien vaut à Bonaparte l'appui des vieux révolutionnaires, ceux-ci considèrent avec plaisir que le Premier Consul a coupé les ponts avec les Bourbons.

Le sénatus-consulte du 18 ma1 1804 lui donne le titre d’empereur des Français.

De 1804 à 1807

Napoleon Ier Napoléon Ier

A son avènement. Napoléon a trente-cinq ans. Il est servi par une intelligence supérieurement organisée, une volonté sans faiblesse, une intense puissance de travail.

Sitôt sur le trône, il forme une cour, impose une étiquette, distribue des honneurs et des titres. Lui-même vit simplement : il reste "l'homme à la redingote grise", mais il règne avec des éperons et des bottes.

En fait, il gouverne seul, Il réduit le rôle des assemblées et supprime même le Tribunat en 1807. La presse est muselée, la police surveille le territoire, l'Université impériale reçoit le monopole de l'enseignement, les évêques suivent ses directives.

A l'extérieur, la guerre est pour Napoléon une sorte de fatalité. Héritier des conquêtes de la Révolution, il doit les garder et même les accroître. Pendant tout son règne, les coalitions vont se former et se disloquer : seule l'Angleterre demeure irréductible.

En mai 1803, elle a rompu le traité d'Amiens et le Premier Consul a préparé l'invasion de l'île au camp de Boulogne. Les maladroites manœuvres de ses escadres ne lui permettent pas de passer la Manche.

Apprenant la formation de la troisième coalition en 1805, entre l'Angleterre, l'Autriche, la Suède et la Russie, il fait virevolter la Grande Armée, bat les Autrichiens à Ulm le 20 octobre 1805, et fonce sur Vienne.

Entre-temps, le 20 octobre 1805, la flotte de Villeneuve est anéantie à Trafalgar mais ce désastre semble effacé par le triomphe d'Austerlitz remporté sur les Austro-Russes le 2 décembre 1805.

Le 26 décembre, les Autrichiens doivent signer le traité de Presbourg, à la suite duquel le vainqueur transforme la carte européenne. Il nomme son frère Joseph roi de Naples, son autre frère Louis roi de Hollande, son beau-fils Eugène vice-roi d’Italie.

Napoléon Bonaparte à la tête de son armée Napoléon à la tête de son armée

En Allemagne, il crée en 1806 la Confédération du Rhin, dont il devient le protecteur, Il oblige François II à échanger son titre d'empereur d'Allemagne contre celui d'empereur d'Autriche.

Mais la quatrième coalition (1806-1807) entre l'Angleterre, la Prusse et la Russie se forme. Par les deux victoires, le même jour, le 14 octobre 1806, celle de Iéna gagnée par l'Empereur, et d'Auerstedt, remportée par Davout, Napoléon écrase la Prusse. Il occupe Berlin d'où il lance le décret instituant le Blocus continental, puis gagne la Pologne.

Seuls les Russes continuent la lutte. Après la sanglante bataille d'Eylau disputée les 7, 8 et 9 février 1807, la victoire de Friedland du 14 juin 1807 contraint le tsar à la paix. Le 9 juillet 1807, les deux potentats signent à Tilsit, au milieu du Niémen un traité apportant à Napoléon l'alliance russe.

La Prusse est réduite de moitié, la Westphalie est érigée en royaume pour le plus Jeune frère de l’Empereur, Jérôme.

De 1807 à 1811

Avec l’amitié du tsar, conquise à Tilsit en juillet 1807, Napoléon semble sûr de l'avenir. Cependant le blocus continental, décrété à Berlin pour ruiner l'Angleterre, va l'entraîner dans des annexions et des guerres nouvelles.

II ne veut aucune faille dans le système, Il a enlevé à la Prusse des territoires à l'ouest de l'Elbe et créé le royaume de Westphalie pour son frère Jérôme, tandis que les provinces de la Pologne prussienne vont former le grand-duché de Varsovie, attribué au roi de Saxe.

En février 1808, il envoie des régiments occuper Rome. Quelques mois plus tôt, les troupes de Junot ont envahi le Portugal, d'où se sont enfuis les Bragance. A leur tour, les Bourbons d'Espagne, attirés à Bayonne, sont contraints à abdiquer au profit de Joseph que Murat remplacera à Naples.

Le Dos de mayo Le Dos de mayo (Goya)

Mais les Espagnols se soulèvent : une terrible guerre commence dans la péninsule ou s’engloutissent les meilleures divisions impériales (mai 1808). Avant d'aller lui-même combattre les insurgés, que les Anglais sont venus secourir, Napoléon veut consolider l'alliance russe. La brillante entrevue d’Erfurt en septembre 1808, se solde en réalité par un échec.

L'Empereur ne se rend pas compte que son allié, poussé en cachette par Talleyrand, s'éloigne de lui. En janvier 1809, après de rapides succès en Espagne, il est rappelé en France pur les intrigues de ce même Talleyrand et de son compère Fouché, ainsi que par les armements de l'Autriche.

La cinquième coalition (Angleterre, Autriche) est formée. Les Autrichiens seront encore vaincus à Eckmühl le 22 avril 1809 et, plus difficilement, à Wagram les 5 et 6 juillet) : les Anglais, débarqués dans l'ile de Walcheren, seront repoussés.

Mais les annexions continuent. En  1809, les Etats pontificaux deviennent des départements français et le conflit avec le pape, déporté à Savone, causera un grand malaise chez les catholiques ; les provinces illyriennes sont placées sous l'autorité de Marmont ; la Hollande est reprise à Louis, qui s'est montré indocile en 1810 : le littoral allemand de la mer du Nord est annexé, ainsi que le Valais et le Tessin.

L'immense empire s'étend de Hambourg jusqu'à Rome, sans parler des Etats vassaux, mais la machine impériale est de plus en plus lourde à manier. Et à qui Napoléon laissera-t-il l'écrasant héritage ?

Pour pouvoir fonder une dynastie, il a répudié Joséphine et voudrait épouser une sœur du tsar. Mais Alexandre se dérobe. L'empereur François, le vaincu de la veille, offre sa propre fille.

L’invraisemblable s'accomplit : le 2 avril 1810, l'héritier de la Révolution épouse l'archiduchesse Marie-Louise. L'année suivante naît le roi de Rome.

La dynastie est fondée : qui pourrait douter de la puissance du nouveau Charlemagne ?

De 1812 à 1821

Napoléon Bonaparte à la bataille de Waterloo au Musée des Beaux-Arts de Montréal La bataille Waterloo

En 1812,  l'Empire semble à son apogée, mais c'est un colosse aux pieds d'argile. Pourtant, depuis la naissance du roi de Rome, l'avenir de la dynastie est assuré et Napoléon, sûr de l'appui de l'Autriche, se croit capable d'affronter le tsar.

L'alliance russe, en effet, se disloque et la guerre parait inévitable. Napoléon ne la désire pas. On l'entend murmurer : "Comment tout cela finira-t-il ?".

Cependant, il passe le Niémen et s enfonce, avec la Grande Armée, dans les plaines russes. En France, malgré les premières victoires, l'inquiétude plane. Elle grandit lorsqu'on apprend la désastreuse retraite.

L'Empereur a quitté ses troupes il la nouvelle du complot Malet, complot vite réprimé mais qui montre la fragilité de l'édifice impérial : à l'annonce de sa mort, personne n'a pensé à proclamer Napoléon II.

Rentré à Paris, Napoléon lève de nouvelles troupes : il va bientôt avoir à lutter contre toute l'Europe. Déjà la Prusse opprimée a repris les armes. Après le congrès de Prague, l'empereur François se range dans le camp des ennemis de son gendre. Une demi-victoire à Dresde ne résout rien, mais le désastre de Leipzig les 16 et 19 octobre 1813, termine la campagne d'Allemagne.

La Hollande est perdue, la Westphalie rendue à ses princes légitimes, les Bavarois, Wurtembergeois, Saxons tournent casaque, tandis qu'en Espagne Marmont, puis Soult se font battre par les Anglais. A la fin de décembre les Alliés franchissent le Rhin.

Napoléon met tout en œuvre pour arrêter l'invasion. Cette campagne de France est peut-être celle où le génie du grand stratège se montre le plus éclatant, mais l'heure est venue où va sombrer sa fortune.

Napoléon Bonaparte à sainte Hélène Napoléon est exilé à Ste Hélène

Le 6 avril 1814, la prise de Paris par les Alliés, la défection des maréchaux le forcent à signer une abdication sans condition, et il doit prendre le chemin de l'ile d'Elbe, royaume dérisoire que lui ont octroyé les vainqueurs par le traité de Fontainebleau.

Il y restera dix mois. Enfui de Portoferraio le 28 février 1815, il débarque au Golfe-Juan et gagne Paris, où il est accueilli triomphalement. L'aventure des Cent Jours, brillamment commencée, se termine à Waterloo le 18 juin 1815.

De nouveau, c'est l'invasion. Après une nouvelle abdication, le souverain déchu gagne Rochefort, avec l'idée de s'embarquer pour les États-Unis. Arrivé à l'île d'Aix, il est guetté par un navire anglais, le Bellérophon, et décide de confier sa destinée au peuple britannique, "le plus généreux de ses ennemis".

En réponse, les Anglais l'envoient à Sainte-Hélène, où l'auréole du malheur comme les tracasseries de son geôlier, Hudson Lowe, lui permettent de tisser sa légende.

Après cinq années d'une captivité de plus en plus pénible, il meurt d'un cancer du pylore le 5 mai 1821.

Télécharger la fiche
Dernière mise à jour le 22/12/2015
top