Félix Faure (1841-1899)

Président de la république de 1895 à 1899

Ami du faste et de la pompe, de haute taille et satisfait de sa belle mine, Félix Faure est surnommé par ses contemporains "le Président-Soleil".

Bien que d'origine modeste car il est né à Paris, le 30 janvier 1841, d'un père fabricant de meubles au faubourg Saint-Denis, il s'élève vite dans l'échelle sociale et fonde au Havre un important commerce de peausserie (peaux animales).

Elu député de Seine-Inferieure, il affiche des idées libérales et siège avec la gauche modérée, puis devient sous-secrétaire d'Etat aux Colonies avant de recevoir, en 1894, le portefeuille de la Marine.

La démission de Casimir-Perier constitue alors l'étape décisive de sa carrière. Les Chambres, réunies à Versailles, écartent Brisson et Waldeck-Rousseau, qui briguent la présidence, et Félix Faure remporte au second tour, le 17 janvier 1895, par 69 voix de majorité, grâce à la coalition des monarchistes et des modérés.

Le nouveau président, peu connu du grand public, s’impose rapidement par sa finesse, sa distinction, sa prestance physique. Félix Faure se cantonne dans un rôle strictement constitutionnel.

Pour former le gouvernement, il fait d'abord appel à un modéré, Alexandre Ribot, puis à un radical, Léon Bourgeois (renversé en avril 1896), enfin à Jules Méline, qui recevra l'appui de la droite et demeurera deux ans au pouvoir.

C'est pendant le ministère Méline que rebondit l'affaire Dreyfus, qui divise les Français. Le président essaie de jouer un rôle modérateur et se montre hostile à la révision du procès.

Les élections de mai 1898 ayant marqué un recul de la droite, Méline se retire et Félix Faure appelle un radical, Brisson, puis, en novembre 1898. Charles Dupuy, qu’il ne peut arrêter les âpres luttes opposant les dreyfusards aux nationalistes.

C'est surtout en politique extérieure que Félix Faure tient une place déterminante dans le cadre de ses attributions. Sachant recevoir avec faste et élégance, il contribue au renforcement de l'alliance franco-russe. En octobre 1896, il reçoit à Paris le tsar Nicolas II et l'année suivante, il effectue à bord du Pothuau (Navire de guerre de la marine française) voyage officiel en Russie qui scelle le rapprochement entre les deux pays.

La présidence de Félix Faure est, d'autre part, marquée par la signature d'un traité reconnaissant le protectorat de la France sur Madagascar le 1er octobre 1895, ainsi que par le drame de Fachoda (incident diplomatique avec le Royaume-Uni), terminé en novembre 1898 par le rappel du corps expéditionnaire de Marchand.

Félix Faure meurt subitement à l'Elysée le 16 février 1899, au cours d'un rendez-vous galant avec Mme Steinheil. Les antidreyfusards les plus exaltés accusent, bien à tort, les juifs de l'avoir fait disparaître.

Ses funérailles sont marquées par des manifestations nationalistes qui tournent court.