Albert Lebrun (1871-1950)

Président de la république de 1932 à 1940

Homme loyal et consciencieux, Albert Lebrun n'était sans doute pas fait pour assumer de graves responsabilités  dans des circonstances dramatiques.

Ancien élève de l'Ecole polytechnique, ce Lorrain est entré dans la politique sur les conseils de Raymond Poincaré, en se faisant élire, en 1900, député (gauche démocratique) de Meurthe-et-Moselle.

Il occupe le ministère des Colonies de 1911 à 1914 dans les cabinets Caillaux, Poincaré et Doumergue. Pendant quelques jours, en janvier 1913, il remplace à la Guerre, Millerand, démissionnaire.

A la fin de la première guerre mondiale, il entre dans le gouvernement Clemenceau. Il devient sénateur de Meurthe-et-Moselle et finit par être élu président de la Haute Assemblée le 11 juin 1931.

Moins d'un un plus tard, le 10 mai 1932, après l'assassinat du président Doumer, Albert Lebrun entre à L'Elysée. Il est alors presque inconnu du public. Mais les parlementaires se sont mis d'accord sur un homme que sa courtoisie, sa dignité de vie, son sens du travail semblent désigner à la présidence de la République telle qu'on la conçoit alors.

De fait, Albert Lebrun, réélu le 5 ma1 1939, va exercer ses fonctions en homme honnête, mais terne et effacé, dans le respect scrupuleux de ses pouvoirs. Au cours de ce septennat prolongé, il rencontre de nombreuses difficultés : la crise économique, les journées de février 1934, la tension sociale de 1936 et le Front populaire, les coups de force de Hitler et la désagrégation du traité de Versailles.

Ces événements s'accompagnent de dix-sept crises ministérielles que Albert Lebrun s'efforce de dénouer en fonction de la majorité parlementaire.

Le président ne joue aucun rôle dans le déclenchement du conflit, en septembre 1939. Pendant la "drôle de guerre", il se contente de multiplier ses visites au front et à l'intérieur.

Lors de la débâcle, il suit le gouvernement sur la Loire, puis à Bordeaux. Le 16 Juin 1940, il accomplit son dernier acte politique. Après la démission de Paul Reynaud, il confie au maréchal Pétain le soin de former le nouveau gouvernement qui va demander l'armistice.

Après avoir un instant envisagé de gagner l'Afrique du Nord, il s'incline devant le vote du Parlement, le 10 juillet 1940, qui accorde les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Il démissionne discrètement et se retire à Vizille.

Il est arrêté en 1944 par les Allemands et déporté au château d'Itter, puis libéré rapidement. Albert Lebrun fait une ultime apparition publique en témoignant au procès du maréchal Pétain.

Le dernier président de la IIIème République meurt le 6 mars 1950.