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MYTHOLOGIE GRECQUE - PALEONTOLOGIE

HISTOIRE DE FRANCE - SYSTEME SOLAIRE - LECTURE - PHILATELIE

Histoire de France

La deuxième croisade (1189-1192)

Le pape Eugène III appelle à la croisade

Le roi Louis VII Le roi Louis VII dit "Le Jeune"

Suite à la reprise du comté d'Édesse en 1144 par les musulmans, le pape Eugène III lance la seconde croisade, soutenu par Bernard de Clairvaux (Saint Bernard) qui prêche ardemment la reprise de cette partie de la Terre Sainte devant le roi, les barons, et une foule immense à Vézelay en 1146 pour se porter au secours des états chrétiens d'Orient.

C’est avec un grand enthousiasme qu’il est suivi dans cette idée et prend même l’initiative d’en appeler à l’empereur d’Allemagne Conrad III de participer à cette nouvelle croisade de la foi.

C'est le roi Franc Louis VII qui conduit lui même cette seconde croisade. Louis VII, dit "Le Jeune" désire ardemment partir en pèlerinage, il a beaucoup à expier; Lors d'un conflit avec le compte de Champagne, il fit brûler une église avec plus de mille personnes à l'intérieur. Il espère ainsi gagner sa rédemption.

C'est donc ainsi qu'en Juin 1147, Louis VII "prend la croix", accompagné par la reine Aliénor d’Aquitaine son épouse, qui a tenu à participer à la croisade montrant par là un courage exemplaire aux yeux de tous. Les deux armées, la française et l’allemande, comptent chacune à peu près soixante dix mille hommes, ce qui représente une force imposante. Aussi la première nécessité qui est de taille, est celle de trouver les vivres pour les nourrir.

Conrad III, L'empereur germanique lui est déjà parti, Il doit attendre Louis VII à Constantinople. Mais là, Manuel Ier Comnène, l'empereur Byzantin appelé communément "le Basileus", lui demande de prêter serment d'allégeance à l'instar des seigneurs de la première croisade. Conrad III refuse catégoriquement et décide de s'enfoncer en Anatolie sans attendre le roi franc.

L'Asie mineure aussi appelée Anatolie est une partie de la Turquie d'aujourd'hui.

L'arrivée de Louis VII en Terre Sainte

Le roi Louis VII La deuxième croisade

Un mois après Conrad III, en Octobre 1147, Louis VII arrive enfin en vue des remparts de Constantinople. "Le Basileus", qui veut rétablir sa souveraineté dans la ville d'Antioche craint que les croisés renforcent leur principauté. Pire encore qu’ils s’accaparent de nouvelles villes qu'ils sont susceptibles d'attaquer. Il demande donc au roi de France de prêter allégeance, et tout comme Conrad III, Louis VII le Jeune refuse.

La méfiance s'installe entre l’empereur et les deux souverains. Certains barons proposent au roi d'attaquer Constantinople, mais le roi dans sa grande sagesse préfère garder de bonnes relations avec l’empereur Byzantin.

Un problème survient alors, celui de se mettre d’accord sur l’itinéraire pour traverser l’Anatolie. Les deux armées se séparent, Conrad III préférant suivre la route des premiers croisés, mais qui se trouve être la plus difficile d’accès et dangereuse pour son relief.

Pour cela, il divise son armée en deux parties en espérant ainsi traverser l'Asie mineure le plus vite possible. Hélas pour lui, il est trahi par ses guides et une des deux parties de son armée se fait décimer par les turcs dans la région de Dorylée.

Le 26 octobre 1147, ils sont surpris par les Turcs et subissent d’effroyables pertes. Conrad donne l’ordre de la retraite vers Nicée pour rejoindre l'armée franque. Il ne lui reste plus que le quart de son armée.

L'empereur Byzantin Comnène L'empereur Byzantin Comnène

Le roi Louis VII, après avoir réconforté Conrad III le mieux possible, lui propose d’unir les deux armées et de faire route ensemble. Mais Conrad se trouve humilié par cette offre pourtant généreuse autant que désintéressée. En novembre, les deux armées se remettent en marche de Nicée vers Éphèse.

Sitôt arrivé à Éphèse, Conrad III, écœuré de ne plus pouvoir traiter d'égal à égal avec le roi Louis VII suite à sa défaite au combat d’une partie de son armée, décide de laisser le roi Franc et de retourner à Constantinople regagner les faveurs du "Basileus.

Ne voulant pas faire la même erreur que Conrad III, le roi Louis VII et son armée prend la route par l’Ouest de l’Anatolie, et entreprend de suivre la côte, qui est sous la garde des Byzantins pour se rendre à Antioche, l’empereur Comnène l’ayant assuré de l’aide éventuelle de ses troupes et d’un bon accueil de la population.

Les byzantins qui sont sensés ravitailler l'armée franque, profitent de ce moment pour obliger tous les seigneurs à prêter serment et ainsi restituer les villes conquises en Asie.

Continuant sur la route d'Antioche, L'armée de Louis VII, gagne une bataille sur les turcs. Ces derniers se réfugient dans une ville fortifiée et faute de machines de sièges, le roi Louis VII ne peut en faire le siège.

L'armée continue ainsi son périple, vers Antioche, faisant halte en Janvier 1148, dans la ville de Laodicée. Laquelle ville est désertée de ses habitants craignant pour leurs vies à la vue des croisés.

La bataille du mont Cadmos

les croisés soldats de dieu Reproduction d'un chevalier croisé

Après le départ de Laodicée, l'armée s'aventure dans une région dangereuse, celle des monts Cadmos et le défilé de Pisidie. Le roi tente, avec l'aide des Templiers, d'imposer la discipline à ses hommes, en vain...

Les ordres qui ne sont respectés désorganisent l'avancée franque dans le défilé. Une falaise abrupte d'un côté, un précipice de l'autre ! C'est l'aubaine pour l'armée turque qui les guette en embuscade.

L'assaut est donné, sabre à la main, les turcs mettent en pièce la colonne franque engagée dans le défilé, tous sont poussés dans le vide. Le roi qui montre son courage en combattant vaillamment comme un simple chevalier s'échappe in extremis et, à la faveur de la nuit, avec l'aide d'un détachement de templiers il s'échappe pour rejoindre l'avant garde de son armée.

Le courage dont les francs font preuve lors de cette bataille, ébranle les turcs, à tel point qu'ils renoncent à les poursuivre.

L'embarquement pour Antioche

Aliénor d’Aquitaine Aliénor d’Aquitaine

Louis VII rejoint Attalia le 20 Janvier, et s'embarque pour Antioche avec ses chevaliers abandonnant les civils et les blessés. Ces derniers seront acheminés par les byzantins via une route protégée lui dit-on.

Mais à peine le roi a-t-il prit la mer, que les troupes restées à terre sont assaillies par les turcs. Les byzantins ne leur offrent aucune protection, et malgré cela, ils réussissent à faire front aux turcs qui finalement se replient. Les croisés décident donc de rester sur place de se fortifier et de soigner leurs blessés.

Quant aux hommes valides, ils prennent la mer vers Antioche pour rejoindre Louis VII. Malheureusement, les croisés restés à terre subissent à nouveau un assaut turc, et sont pratiquement tous massacrés. Peu en réchappent.

Louis VII arrive à Antioche le 19 Mars 1148, il est accueillit par Raymond de Poitiers, l'oncle de sa femme Aliénor d'Aquitaine. Il lui demande son aide pour défaire les Turcs sur la route d'Alep, qui est une ville musulmane, et aussi une porte d'entrée sur le compté d'Édesse.

Le roi, voyant aussi d'un mauvais œil l'amitié que porte Raymond de Poitiers à sa nièce et obnubilé par son pèlerinage qu’il considère comme sacré, il prend un prétexte pour refuser son aide. Et comme le trésor royal est vide, il est obligé de demander secours aux Templiers, en envoyant Evrard de Barres son trésorier, à Saint-Jean d’Acre pour réunir les fonds nécessaires.

C’est alors que plein de gratitude, le roi écrit à Suger combien sa reconnaissance est grande envers le Temple, sans lequel ils n’auraient pu subsister sans leur aide et assistance. Il demande à son ministre de rembourser sans retard à l’Ordre du Temple la somme de deux mille marcs d’argent.

Dans cette croisade si mal commencée, il est dit que la fatalité la tourne une autre fois à son désavantage. Il est évident que Raymond de Poitiers ne va pas accorder son aide au roi pour rien, il compte sur un appui des croisés pour reprendre certaines places et surtout s’emparer d’Alep. En ce sens il peut compter sur l’entière acceptation d’Aliénor d’Aquitaine, qui est disposée à l’aider, sans doute par esprit de famille.

Aussi devant le refus de Louis VII de recourir à son aide, et voyant ses plans de reconquête déjoués Raymond de Poitiers sème la discorde entre le roi et sa femme, laquelle se rallie à son oncle sans condition.

Louis VII après avoir tergiversé tout en admettant que la croisade avait été prêchée pour relever le comté d’Édesse et qu’il était logique de reprendre Alep, soutenait malgré tout qu’il avait d’abord pris la croix pour faire ses dévotions au Saint Sépulcre.

Il faut dire pour son honneur, que Louis VII est choqué par le luxe, par les mœurs fort libres de cette cours, mais il en est aussi jaloux. Cela ne fait qu’assombrir son humeur.

On ne sait, si Aliénor a une liaison avec son Raymond, mais toujours est-il qu’elle oppose un refus catégorique au roi quand il annonce son départ pour Antioche. Elle veut rester dans cette ville où elle se divertit mieux que dans les forteresses capétiennes.

Jérusalem

Raymond de Saint Gilles Raymond de Saint Gilles

Étant déjà lasse de son époux, elle le menace de rupture, ce qui fit déborder la coupe. A la suite de quoi, furieux il quitte la ville pour aller à Jérusalem, sans prendre congé de Raymond en obligeant sa femme à le suivre de gré ou de force.

On pourrait penser que l’échec de la deuxième croisade est imputable à un désaccord dans le couple royal. Quoi qu’il en soit, il semblerait qu’il y ait eu une autre cause, mais rien n’explique la décision du roi.

Louis VII est reçu à Jérusalem avec les honneurs exceptionnels et il a le loisir de visiter les Lieux Saints. Il y retrouve Conrad III qui vient de débarquer à Saint-Jean d’Acre avec les débris de son armée. Le basileus met une escadre à sa disposition.

Il y trouve également un contingent de chevaliers languedociens arrivé en même temps, placé sous les ordres d’Alphonse-Jourdain comte de Toulouse, qui est le fils de Raymond de Saint Gilles, le fondateur du comté de Tripoli. Illustre par ses qualités personnelles, et plus illustre encore par la pieuse mémoire de son père, le comte partit pour Jérusalem afin d’aller rendre grâce au Seigneur de l’heureuse issue de son pèlerinage.

C’est en passant à Césarée, la ville maritime qu’il meurt sous l’effet d’un poison qui lui est, dit-on, administré, mais on ne saura jamais qui est l’auteur de cette scélératesse. Le peuple entier de Jérusalem est plongé dans la tristesse, car il attend avec impatience l’arrivée de ce prince d’illustre mémoire, en espérant qu’il soit pour le royaume un présage de bonheur comme l’a été le nom de son père.

L'attaque de Damas

Deuxième croisade Le siège se met en place

Le 24 juin 1148 la reine Mélisande tient une importante assemblée concernant la suite des évènements de la croisade en cours. Il est décidé d’assiéger la ville de Damas. C’est bien la dernière chose à faire ! Grave erreur, les nouveaux venus ne connaissent rien à la situation, se contentant de croire uniquement à leur supériorité numérique.

Damas qui est la cité principale et aussi la métropole de la Syrie Mineure, se trouve située au milieu d’une plaine stérile qui est entièrement aride si elle n’était arrosée par les eaux qui y sont conduites par des canaux antiques. Ce sont les eaux d’un fleuve qui descend d’une montagne proche et va alimenter en partie ces canaux pour fertiliser un sol par ailleurs infécond. Le reste – car les eaux sont abondantes – arrose sur les rives, des vergers couverts d’arbres fruitiers et coule ensuite le long du mur oriental de la cité.

Le siège de Damas commence le 24 juillet 1148, pour prendre fin quatre jours plus tard. Les assiégés font fait appel à Nûr-al-Din. Le terrain n'est pas à leur avantage et l'armée s'enlise. Les archers ennemis font des ravages dans le camp des occidentaux, qui tentent d’aller sur les abords du fleuve d’étancher leur soif et celle de leurs chevaux. Ils ont beau employer d’autres différentes stratégies, mais sans aucun résultat. La prise de Damas est une terrible erreur tactique, l’Empereur et le roi ordonnent la retraite, ils se résignent à repartir vers Jérusalem.

Il est dit que les croisés revenant défaits de Damas en Syrie, rapportèrent une variété de prunier à pruneaux. On les critiqua alors, en disant qu'ils étaient allés là bas "pour des prunes", d'ou l'expression populaire bien connu signifiant : pour "pas grand chose".

Par la suite, le roi Louis VII, passe quelque temps en Terre Sainte et finit par rentrer en France après les fêtes de Pâques 1149.

Au bout du compte, la deuxième croisade, se solde par un énorme fiasco. Une suite d'échecs et de mauvaises décisions. Cette croisade ne restera pas dans les anales.

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Dernière mise à jour le 22/12/2015
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