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Histoire de France

Le régent, Philippe d'Orléans (1674-1723)

Philippe d'Orléans et Louis XIV

Philippe d'Orléans Le régent Philippe d'Orléans

Peu de princes ont été aussi vilipendés et calomniés que Philippe d'Orléans, neveu de Louis XIV et régent de France pendant la minorité de Louis XV.

Né à Saint-Cloud le 4 août 1674, ce fils de Monsieur, duc d'Orléans, et de sa seconde femme, la princesse palatine, reçoit le titre de duc de Chartres, puis de duc d'Orléans à la mort de son père.

Son précepteur, l'abbé Dubois, sait développer la précoce intelligence de son élève. A seize ans, celui-ci est appelé à servir le roi en participant à la guerre de la Ligue d'Augsbourg, au  cours de laquelle il se distingue par son ardeur guerrière.

Entre-temps, Louis XIV le mari, en 1692, à sa fille légitimée, Mlle de Blois, malgré l'opposition véhémente de la Palatine, qui montre sa fureur en appliquant en public, sur la joue de son fils, un soufflet retentissant.

Revenu en France, le jeune duc de Chartres, qui s'ennui à la cour, passe ses journées à étudier. Curieux de tout, il cultive les arts et les sciences, installe un laboratoire de chimie au Palais-Royal, et s'initie, avec l'abbé Guillaume Dubois, aux secrets de la politique. Il consacre ses soirées à des petits soupers ou à des jeux moins innocents.

Françoise Marie de Bourbon, Mademoiselle de Blois Mademoiselle de Blois

Le roi n'aime guère ce brillant neveu qui éclipse sa propre descendance. Il redoute son irréligion et son cynisme. Il le dit "fanfaron du crime". En 1706, il lui confie pourtant un commandement en Italie, puis l'envoie, l'année suivante, combattre en Espagne les adversaires de son petit-fils, Philippe V.

Le duc s'illustre en Aragon et en Catalogne et prend d'assaut Lérida en 1707. Mais, voyant la faiblesse du roi d'Espagne, le duc convoite le trône de ce pays. Louis XIV, averti de ces intrigues, rappelle son neveu.

Ecarté des armées et de la cour, Philippe d'Orléans vit alors dans la retraite. A la mort du duc et de la duchesse de Bourgogne et de leur fils aîné, il est accusé, à tort, de les avoir fait empoisonner. Le vieux roi lui-même ne croit pas à cette calomnie.

Cependant, il décide de donner la tutelle de son arrière-petit-fils, le futur Louis XV, alors âgé de cinq ans, au duc du Maine, son bâtard légitimé, plutôt qu'au duc d'Orléans, celui-ci ne recevant qu'une apparence de pouvoir avec la présidence du Conseil de régence.

Mais dès le 2 septembre 1715, au lendemain de la mort du roi, le Parlement de Paris casse le testament et le duc d'Orléans est nommé régent.

La régence

L'abbé FGuillaume Dubois L'abbé Guillaume Dubois

La Régence dure du 2 septembre 1715 au 22 février 1723. Le duc d'Orléans a quarante et un an quand il prend en main le pouvoir ; bien que passionné pour le plaisir, il va travailler de son mieux pour mener les affaires du royaume.

Dévoué à la chose publique, il a des idées en avance sur son temps et cherche à tempérer l'absolutisme. Il commence par prendre le contrepied de l'époque précédente. Il rend au Parlement son droit de remontrances, remet en liberté les jansénistes emprisonnés, rappelle aux affaires les nobles qui en avaient été écartés.

Huit conseils sont créés pour remplacer les ministres (conseils de Régence, de Conscience, des affaires étrangères, de la Guerre, des Finances, du Commerce, de la Marine, du Dedans, Ils furent recrutés dans la haute noblesse.

Ce régime, dit Polysynodie, est éphémère : en 1718, le Parlement voit son droit de remontrances sinon supprimé du moins limité, les conseils disparaissent, les fonctions des secrétaires d'Etal et du contrôleur général des Finances sont rétablies. Mais les plus graves difficultés auxquelles le Régent se heurte viennent de la détresse du Trésor.

En 1715, la dette publique s'élève à près de 3 milliards. Le Régent écoute les propositions de l'Ecossais Law, qui préconise l'appel au crédit et le papier-monnaie. Le "Système de Law", après un beau départ, aboutit à une banqueroute en 1720.

Philippe V, roi d'Espagne Philippe V, roi d'Espagne

Dans le domaine des relations extérieures, le Régent et son ministre Dubois travaillent à maintenir la paix. Toujours en opposition avec la politique de Louis XIV, le duc d'Orléans préconise un rapprochement avec l'Angleterre et se détourne de l'alliance espagnole.

En 1715, il décide de supprimer les droits exorbitants des princes légitimes. Le duc du Maine et son ambitieuse épouse s'acoquinent alors avec l'ambassadeur espagnol Cellamare pour renverser le Régent. La conspiration est éventée et la guerre qui éclate contre l'Espagne aboutit au renvoi de l'intrigant ministre de Philippe V, Alberoni en 1719.

Entre-temps, l'abbé Dubois a signé avec l'Angleterre et la Hollande une triple alliance le 4 janvier 1717, qui va devenir quadruple alliance le 2 août 1718 par l'entrée de l'Autriche dans la coalition.

En récompense des services rendus, le Régent fait de l'habile Dubois, déjà nommé cardinal, son premier ministre en 1722. L'année suivante, Louis XV est déclaré majeur.

A la mort du Cardinal Dubois en août 1723, le duc d'Orléans devient lui-même le premier ministre du jeune roi, mais il meurt lui aussi brusquement d'une attaque d'apoplexie à Versailles, dans les bras d'une belle amie, le 2 décembre 1723.

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Dernière mise à jour le 22/12/2015
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