En 313 l'empereur romain Constantin instaure le christianisme comme religion officielle et fait construire à Jérusalem la basilique du Saint Sépulcre au dessus du tombeau du Christ.
La tradition du pèlerinage voit les fidèles se rendre sur les lieux où vécu Jésus Christ. Il s'agit là d'un voyage éprouvant qui peut durer de quelques mois à quelques années et se révèle être plein de dangers, tous n'arrivent pas à bon port !
Lorsque en 638 les musulmans s'emparent de Jérusalem, la tradition perdure; chrétiens, juifs et musulmans coexistent en harmonie et les pèlerinages continuent.
Malheureusement, durant l'année 1071, les Turcs s'emparent de Jérusalem et l'harmonie fait place à la persécution...
Tout débute le 27 novembre 1095: Le Pape Urbain II prêche la première croisade lors du concile de Clermont. En effet, en s'adressant aux évêques, il demande de délivrer le Saint Sépulcre détruit quelques années auparavant (1009) par le sultan fatimide d'Égypte El-Hakim et de se porter au secours des chrétiens orientaux.
Ces derniers étant sous la menace des Turcs qui font obstacle aux pèlerinages des chrétiens en terre sainte. Pour cela, il accorde "l'indulgence plénière", à savoir la rémission de tous les péchés à tous ceux qui perdraient la vie au cours des combats contre les infidèles.
C'est ainsi qu'en l'an 1096, une armée de paysans animée par la foi et exaltée par les prédicateurs se met en marche. Ils cousent sur leurs vêtements une croix en tissu, d'où le nom de croisés qui leur est attribué.
Conduite par Pierre l’Ermite, ces pèlerins sans trop d'éducation, s'imaginent le Christ comme à peine antérieur, et voient les juifs comme des meurtriers, aussi, durant leur périple jusqu'en terre sainte, éprouvant la faim, la soif, et subissant les maladies, ils n'hésitent pas, pour la plupart, à se livrer au pillage et au massacre des juifs. Leur croisade prend rapidement fin en Anatolie où ils seront à leur tour massacrés jusqu'au dernier par les Turcs.
Très bientôt, la véritable croisade se met en marche. Cette fois, ce ne sont pas des paysans, des enfants, des femmes ou des vieillards, mais des gens en armes et entrainés qui partent pour la terre sainte. Les rois d'Europe ayant été excommuniés, aucun n'est présent. Elle est appelée la "croisade des barons"
La croisade est composée de quatre armées, environ 30.000 hommes, du Nord, du Rhin, du Midi et d'Italie. Parmi eux, Hugues de Vermandois, frère du roi de France, les frères Baudoin de Boulogne et Godefroy de Bouillon, le guerrier Bohémond de Tarente, fils du conquérant de la Sicile, Robert Guiscard et son neveu Tancrède de Hauteville. La plupart des croisés composant cette armée étant des Français, les musulmans prennent l'habitude de nommer "Francs" tous les chrétiens.
Les armées finissent par se réunir pour arriver à Constantinople et prennent la route de Jérusalem. En cours de route, il occupent Nicée, puis affrontent les Turcs à Dorylée. Mais le plus ardu reste à venir : la traversée du désert, 800 kilomètres sous un soleil de plomb et sans cesse harcelés par les escarmouches des bédouins.
Un véritable désastre va accabler l'armée qui arrive enfin sous les remparts d'Antioche au mois d'Octobre. C'est l'hiver, après les affres du soleil, c'est le froid et la soif qui les accable. De plus, la cité d'Antioche résiste aux assauts des croisés, le siège dure huit mois.
C'est pendant cette période, que les croisés, morts de faim découvrent la "Zucra" : le sucre !
Au cours mois de Juin 1098, apprenant que les Turc préparent une offensive, les croisés redoublent d'ardeurs et finissent par s'accaparer d'Antioche et la ville subit un pillage en règle. L'armée Turque, sous le commandement de Karbouka, arrive à son tour aux portes d'Antioche, et un nouveau siège s'installe, Turc celui-ci. Karbouka est persuadé que les croisés enfermés dans Antioche sont affaiblis et leur moral en berne.
Grave erreur, à ce moment de l'histoire un certain Pierre Barthélémy, moine de son état découvre la Sainte Lance, relique considérée comme étant l'arme qui a percé le flanc droit de Jésus lors de sa crucifixion, et cela regonfle le moral des troupes.
Les croisés tentent une sortie, et bien que subissant des pertes, mettent l'armée Turque en déroute. La bataille d'Antioche est gagnée. Les croisés se remettent en route pour Jérusalem.
Voila déjà trois ans que les croisés sont partis d'occident. La route leur a semblé interminable, et c’est une armée qui ne compte plus que 12 000 hommes en guenilles qui arrivent le 7 juin 1099 en vue des remparts de Jérusalem.
Pendant le siège d'Antioche, Jérusalem, la ville sainte est tombée aux mains des Egyptien fatimides qui ont entrepris de réparer les fortifications endommagées par le siège précédent. Ils ont en outre, matelassé certains points faibles des murailles par des sacs de sable amortissant les chocs des boulets et pierres lancés par les mangonneaux. Comme ils ont des vivres et de l’eau en abondance, ils ont empoisonnés les sources et les fontaines extérieures à la ville et combler les puits des abords immédiats.
En premier temps, les croisés se contentent d’établir leurs camps autour de la ville.
Cette répartition est faite de manière exercer un blocus constant de la cité interdisant ainsi toute tentative de recevoir des renforts de l’extérieur. Au Nord se positionne Robert de Normandie devant la porte de Damas. Du côté du Nord Ouest, c’est Robert de Flandre qui plante son pavillon, tandis que Godefroy de Bouillon et Tancrède se positionnent à l’Ouest face à la porte de Jaffa, et à la Citadelle ou se trouve la tour de David. Et, directement au Sud, c’est Raymond de Saint Gilles qui s’établi sur le mont Sion.
Les croisés commencent donc un nouveau siège. Les charpentiers génois se mettent à construire des machines de siège, catapultes, tours d’assaut, trébuchets. Les croisés manquaient d’échelles et de matériel, c’est un travail ardu et constant pour obtenir les matériaux nécessaires, le bois en l’occurrence. Par contre les assiégés disposent d’un grand nombre de machines et notamment des réserves importantes de feu grégeois.
Voyant, cette armée à ses portes construisant toutes ces armes, le calife dépêche une ambassade auprès des chefs croisés. Il propose un libre passage à tous les pèlerins, comme autrefois. Les croisés se concertent... Leur but étant de former un royaume latin d'orient, ils refusent la proposition du calife et demande sa reddition.
Le calife refuse et le siège reprend et ce pendant 40 jours. Le 15 juillet, un petit groupe d'hommes amenés par Godefroy de Bouillon et Tancrède de Hauteville s'infiltre dans la ville en escaladant les remparts et réussissent à ouvrir les portes de la ville par où s’engouffre l’armée. On assiste à un moment peu glorieux de la chrétienté : le pillage de Jérusalem.
Un témoin oculaire, Raymond d'Agiles, raconta:
"On vit alors des choses jamais vues. De nombreux infidèles furent décapités, tués par les archers ou contraints de sauter du haut des tours. D'autres encore furent torturés puis jetés dans les flammes.
On pouvait voir dans les rues des monceaux de têtes, de mains et de pieds. On chevauchait partout sur des cadavres. Ce fut un tel massacre dans la ville que les nôtres marchaient dans le sang jusqu'aux chevilles.
Les croisés pillaient à satiété : ils parcouraient les rues, entraient dans les maisons, raflaient or, argent, chevaux, tout ce qu'ils trouvaient..."
Après toutes ces péripéties, les croisés atteignent enfin leur but, le Saint Sépulcre. Le Pape Urbain II principal instigateur de cette croisade ne verra jamais son but accompli, celui-ci est mort entre temps. On propose la couronne de ce nouveau "royaume latin" à Godefroy qui refuse "ne voulant ceindre une couronne d'or là où le Christ avait une couronne d'épines" et demande le titre de "défenseur du Saint Sépulcre".
Il combat de nouveau les Egyptiens à Ascalon au mois d'Août 1099 et perdra la vie l'année suivante sans doute empoisonné. Son frère Baudouin de Boulogne prendra la relève.
La première croisade donne naissance aux quatre Etats Latins d'Orient : Le comté d'Edesse, La principauté d'Antioche, Le comté de Tripoli et le royaume de Jérusalem et pour défendre ces états, on forme des ordres de chevalerie, les hospitaliers sont créés en 1113 et l'ordre des templiers voit le jour en 1118.
Le commerce avec l'occident prospère, les pèlerinages s'intensifient sous la protection des chevaliers du temple.