En 1814, c'est la défaite pour Napoléon, la coalition se réunie au congrès de Vienne, et choisissent un successeur, de préférence, un allié.
Le choix est partagé entre le fils de Napoléon Ier, Napoléon II nommé l'Aiglon, le maréchal Bernadotte, Eugène de Beauharnais où le Bourbon, compte de Provence, frère de Louis XVI. C'est ce dernier que les coalisés choisissent !
Le 3 mai 1814, les Parisiens voient arriver dans une calèche tirée par huit chevaux, un gros homme vêtu d'un habit bleu et coiffé d'un énorme bicorne : le comte de Provence, né Louis Stanislas Xavier de France, devenu Louis XVIII grâce aux victoires des Alliés, retrouve sa capitale après vingt-quatre ans d'exil.
Pour le vieux roi obèse et goutteux, revenu "dans les fourgons de l'étranger", quelle tâche ardue de succéder au héros de la grande épopée ! Il est trop fin pour ne pas pressentir les difficultés qui vont naître.
La présence à ses côtés de sa nièce, la duchesse d'Angoulême, sèche et rude, n’est pas faite pour l'aider à conquérir les cœurs. Les émigrés rentres à sa suite n'ont "rien appris et rien oublié".
Le traité de Paris, signé le 30 mai 1814 et réduisant la France aux frontières de 1792 (un congrès réuni à Vienne complétera l'œuvre diplomatique), ne plaît pas non plus aux patriotes. Les fidèles de Napoléon ont d'autres sujets de plainte. Le licenciement de 300.000 soldats, la mise en demi-solde de 12.000 officiers, comme la réintégration dans l'armée des anciens émigrés indignent les vieux braves.
Aussitôt installé aux Tuileries, Louis XVIII choisit ses ministres. Dambray devient chancelier, Talleyrand est nommé aux Affaires étrangères, Blacas à la Maison du roi, Montesquiou à l'Intérieur, Dupont à la Guerre, le baron Louis aux Finances (il va travailler avec compétence au redressement financier du pays).
Quelques jours plus tôt, des affiches ont annoncé aux Français qu'une Constitution libérale serait promulguée. Cette "Charte" est présentée aux deux Chambres le 4 juin 1814, mais Il est précisé qu'elle est "Octroyée" par le roi. Ce qui signifie que la souveraineté appartient au roi, et non plus au peuple ou à la nation. De plus, elle est datée de la dix-neuvième année de son règne, ce qui irrite la gauche républicaine et les bonapartistes.
Une autre cause de friction est la fréquente remise en question, malgré les promesses de la Charte, de l'irrévocabilité des ventes de biens nationaux. Les manifestations cléricales exaspèrent les vieux jacobins.
Le procès du général Exelmans, accusé d'avoir correspondu avec Murat, comme l'incident des obsèques de Mlle Raucoun, comédienne que le clergé refuse d'enterrer religieusement, accroissent le mécontentement.
Cette dégradation de la situation va mener Napoléon à quitter l’île d’Elbe, Bien que le complot des généraux Drouet d'Erlon, Lallemand et Lefebvre-Desnouettes échoue dans le Nord, l'Empereur débarque le 1er mars en Provence.
Louis XVIII, prévenu le 5 mars, charge ses neveux de défendre le Midi et envoie Ney arrêter l'usurpateur. La défection du maréchal prouve que la partie est perdue et, le 19 mars, le vieux souverain doit s'enfuir. C'est le début d'une période appelée les "Cent-Jours"