Le massacre de la Saint-Barthélemy (du 23 au 24 août 1572)

Sous les règnes des trois derniers rois Valois, les guerres de Religion déchirent la France. Les atrocités atteignent leur point culminant dans la nuit du 23 au 24 août 1572, lors des massacres de la Saint-Barthélemy.

La reine mère, Catherine de Médicis, qui gouverne au nom de son fils Charles IX, âgé de vingt-deux ans, mais de caractère faible, a pourtant jusque-là professé des idées tolérantes. En 1570, elle a signé la paix de Saint-Germain accordant aux protestants des places de sûreté (en particulier La Rochelle) malgré la mauvaise humeur des Guise, chefs du parti catholique.

Elle a, d'autre part, négocié le mariage de sa fille Marguerite avec le calviniste Henri de Bourbon, roi de Navarre (futur Henri IV).

L'année suivante, un huguenot notoire, l'amiral de Coligny, est appelé au conseil et a pris une grande influence sur le jeune roi, le poussant notamment à entreprendre la guerre contre Philippe II d'Espagne, le champion du catholicisme.

Fort hostile à ce projet, la reine mère sent, en outre, son fils lui échapper. D'accord avec Henri de Guise, désireux de venger son père assassiné neuf ans plus tôt par un huguenot, elle décide de faire tuer l'amiral. Mais l'attentat échoue, Coligny n'est que blessé (22 août 1572). Charles IX ordonne une enquête.

Catherine de Médicis, craignant les représailles, affirme à son fils que les protestants conspirent contre lui et que le seul moyen d'échapper au complot était de se débarrasser des chefs huguenots par un massacre général.

Les nerfs de Charles IX sont fragiles. Vite ébranlé, il donne l'ordre fatal. Un conseil de guerre se tient au Louvre, en présence d'Henri de Guise. Avant l'aube, le tocsin sonne, commandant les tueries. Déjà, Coligny est assassiné chez lui et son cadavre lancé par la fenêtre.

Au Louvre, les chefs protestants venus à Paris pour le mariage d'Henri de Navarre sont égorgés. On épargne Henri de Navarre et Condé contre la promesse d'abjurer, mais la boucherie s'étend aux divers quartiers de Paris et se propage même dans quelques villes de province.

On dénombre plusieurs milliers de victimes (4.000 à Paris, 10.000 en province, dit-on). Après cet atroce bain de sang, le caractère de Charles IX change. Hanté par le souvenir des massacres, il sombre dans la mélancolie.

Les huguenots reprennent bientôt les armes, avec La Rochelle comme place forte.

Massacre de la Saint Barthélémy vu par François Dubois, un peintre parisien protestant, ayant réchappé de justesse au massacre.