Léon Blum (1872-1950)

Du 16 décembre 1946 au 22 janvier 1947

Après le référendum du 13 octobre 1946 adoptant le second projet de Constitution et après les élections du 10 novembre à l'Assemblée nationale, puis du 8 décembre au Conseil de la République, le président du gouvernement provisoire (à la fois chef de l'Etat et du gouvernement) est Léon Blum, qui succède à Georges Bidault, en attendant que soit élu, le 16 Janvier 1947, le premier président de la 4ème république (Vincent Auriol).

Son court passage à la tête d'un gouvernement socialiste sera marqué par l'insurrection d'Hanoï et une baisse autoritaire des prix de 5%.

Léon Blum était né à Paris le 9 avril 1872. D'une famille israélite alsacienne, il fut reçu à l'Ecole normale supérieure, puis devint auditeur au Conseil d'Etat, fit partie du monde des arts et des lettres de la "Belle Epoque".

Mais cet esthète était aussi un militant du parti socialiste de Jaurès. En 1919, il fut élu député de la Seine. Il s'affirma au congrès de Tours, en décembre 1920, par son refus des "21 conditions" posées par Lénine pour l'affiliation à la IIIème Internationale, puis en reconstruisant le parti socialiste S.F.I.O. avec les minoritaires et en fondant le Populaire.

Aux législatives de 1928, il fut battu par Jacques Duclos et ne retrouva un siège qu'en 1929 à Narbonne. En avril 1936 la S.F.I.O. enleva 149 sièges et Léon Blum devient le chef du premier parti de France.

Depuis les émeutes de février 1934, socialistes et communistes s'étaient découvert un but commun avec la lutte antifasciste. Cette amorce de réconciliation permit à Léon Blum de présenter, le 6 juin 1936, un gouvernement de Front populaire, soutenu par le parti communiste.

Deux jours plus tard, les "accords Matignon" donnèrent aux travailleurs la semaine de 40 heures, quinze jours de congé payé par an, les conventions collectives, une augmentation  des salaires.

Mais la situation économique et financière continua de se dégrader : dévaluation de 25% du franc en septembre, grèves et occupations d'usines en novembre augmentation des prix et épuisement des fonds publics.

Mis eu minorité le 21 juin 1937, Léon Blum présenta la démission de son gouvernement.

Après la défaite de juin 1940, la propagande en fit le bouc émissaire des malheurs de la France ; il fut interné puis traduit devant la Cour de Riom pour avoir "affaibli et démoralisé le pays". Livré aux Allemands il fut déporté à Buchenwald.

A son retour en France, il fut accueilli comme un sage, presque comme un prophète. Mais il appartenait au passé et après janvier 1947, il se retira dans sa maison de campagne, où jusqu'à sa mort, le 30 mars 1950 il continua de rédiger l'éditorial du Populaire.