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MYTHOLOGIE GRECQUE - PALEONTOLOGIE

HISTOIRE DE FRANCE - SYSTEME SOLAIRE - LECTURE - PHILATELIE

Histoire de France

François Ier (1494-1547)

Le roi est mort, vive le roi

François d'Angoulême François d'Angoulême

A la mort de Louis XII le 1er janvier 1515, la couronne passe à son cousin, François d'Angoulême.

Né le 12 septembre 1494, à Cognac, le nouveau roi a vingt ans. Il a été élevé par sa mère, Louise de Savoie, femme passionnée et ambitieuse qui adule son fils, son "César".

Grand, élégant, de goût chevaleresque, François Ier est le type même du gentilhomme accompli, galant, magnifique, prodigue, qui excelle aussi bien à la guerre qu'à la paume, à la chasse ou au tournoi.

Le roi possède une intelligence rapide qui fait de lui le plus aimable causeur du royaume. Son extrême curiosité le rend parfois un peu superficiel mais le porte à s'occuper des affaires du royaume.

Si, dans son métier de roi, il sait masquer sa pensée, il est à l'ordinaire gai et confiant. Le goût de la magnificence, le sentiment du beau font de lui le protecteur des lettres et des arts, le patron des humanistes. Il fonde le groupe des "lecteurs royaux", chargés d'enseigner le grec et l'hébreu, en attendant le Collège de France en 1530.

François Ier attire des artistes comme Benvenuto Cellini, le Primatice ou Léonard de Vinci. Grand constructeur, il fait bâtir Chambord, Saint-Germain-en-Laye, Villers-Cotterêts, ainsi que le château de Madrid, à Neuilly.

Le règne de François Ier marque le début de la vie de cour en France.

Charles Quint Charles Quint

Réunissant plusieurs milliers de personnes, cette cour est encore itinérante. Délaissant le vieux Louvre, elle va de ville en ville, de château en château, Fontainebleau, Amboise, Blois, Chenonceaux, Chambord. L'existence n'y est qu'un déploiement de jeux et de plaisirs : chasses, joutes, tournois alternent avec les bals, les concerts, les représentations théâtrales.

Les femmes y tiennent une grande place : la reine-mère Louise de Savoie, la sœur du roi, la charmante et habile Marguerite de Navarre, sans compter les favorites, telles la comtesse de Châteaubriant ou la duchesse d'Etampes.

La jeune reine Claude (1499-1524), fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne, épousée à quinze ans, vit à côté de lui, douce et discrète, lui donnant sept enfants.

En second mariage, François Ier épouse en 1530, Eléonore d'Autriche (1498-1558), sœur de Charles Quint.

La cour devient un instrument de règne. A côté des grands officiers chargés des services administratifs, chancelier, connétable, grand-amiral, on y trouve les serviteurs du roi, chambellan, écuyer, veneur, recrutés dans la haute noblesse, qui cesse ainsi de conspirer.

La cour renforce l'autorité d'un roi qui entend être obéi. La formule inscrite au bas des ordonnances : "Car tel est notre bon plaisir", est révélatrice d'un pouvoir qui se veut déjà absolu et annonce celui de Louis XIV.

François Ier, roi véritablement absolu

François Ier François 1er

Fastueux, ami des arts et des lettres, François Ier est également le premier roi véritablement absolu, faisant sienne la formule "Tout ce qui plaît au prince est sa loi". Le triomphe de l'absolutisme se marque par la disparition des états généraux, qui ne sont plus convoqués, et par le développement du pouvoir central. Si le roi conserve de grands officiers, le Conseil royal se divise en sections spécialisées, et des secrétaires d'Etat, annonçant les ministres, seront créés la dernière année du règne.

Toutes les grandes décisions sont prises désormais au Conseil des affaires, composé de favoris comme le chancelier Duprat, le connétable de Montmorency, le cardinal de Tournon. "Le roi ne prend aucune décision, il ne fait aucune réponse qu'il n'ait écouté leur conseil ; en toute chose, il s'en tient à leur avis". Mais, autoritaire sous des dehors débonnaires, François Ier n'hésite pas à se séparer d'un conseiller quand celui-ci a perdu sa confiance.

La justice royale continue à se développer, favorisée par des grandes ordonnances, comme celle de Villers-Cotterêts, en 1539, qui impose l'usage de la langue française aux différentes juridictions des provinces, prévôtés, bailliages, sénéchaussées, parlements. Le Parlement de Paris couronne l'édifice. A la faveur de l'enregistrement des édits, il use de son droit de remontrances, c'est-à-dire le droit de présenter des observations au roi. François 1er veille à ce qu'il ne se transforme pas en un pouvoir législatif rival du sien.

Il n'hésite pas à briser l'opposition du Parlement. A l'occasion de l'enregistrement du concordat de 1516, le roi rappelle durement aux conseillers "qu'il est leur maître auquel ils sont tenus d'obéir". Le pouvoir royal a, cependant, son point faible : les finances. En dépit de l'apparition du Trésor de l'épargne et du Conseil des finances, on persiste à distinguer les revenus ordinaires du domaine, les revenus extraordinaires assurés par l'impôt et les expédients procurés par les gens de finance.

Excédé de leur rapacité, François Ier se décidera à faire un exemple. C'est ainsi qu'il fera arrêter et exécuter Semblançay en 1527. En fait, toute une partie de la richesse mobilière échappe à la monarchie et pour atteindre la fortune de la bourgeoisie, le roi est obligé de recourir à l'emprunt ou à la vénalité des offices, c'est-à-dire à la vente des charges d'agent de l'Etat. La monarchie renforce ainsi son contrôle sur la société.

Par l'achat d'offices ou de privilèges, la bourgeoisie entre au service de la royauté et constitue une noblesse de robe, à côté de la noblesse d'épée. Le concordat de 1516, enfin, en accordant au roi le droit de nommer évêques et abbés, renforce l'emprise royale sur le clergé. Sous François Ier, la France fait déjà figure d'Etat moderne, centralisé et puissant.

Derrière l'éclat de la cour et le renforcement de l'absolutisme, le problème clé du règne de François Ier a été, sans aucun doute, le duel sans merci livré à la Maison de Habsbourg. Tout commence pourtant sous les meilleurs auspices. Dès son avènement, le roi, âgé de vingt ans, ne songe qu'à reconquérir son "héritage" milanais, perdu par Louis XII.

La célèbre bataille de Marignan qui eut lieu en 1515 1515, La bataille de Marignan

A la tête d'une des meilleures armées du temps, il franchit les Alpes et écrase les Suisses à Marignan les 13 et 14 septembre 1515. Toute l'Italie cède. Le pape signe le concordat de Bologne (1516). Les Suisses concluent une "paix perpétuelle" et, au traité de Noyon, François Ier garde le Milanais et reconnaît le royaume de Naples au jeune roi d'Espagne. Les guerres d'Italie semblent terminées et la paix établie en Europe.

En réalité, cette paix ne va pas durer cinq ans et la rupture intervient lors de l'élection impériale. Charles de Habsbourg, qui règne déjà sur l'Espagne, les Pays-Bas, la Franche-Comté, Naples et l'Amérique, pose sa candidature à l'empire. Pour éviter une élection désastreuse, François Ier se porte candidat à son tour. Après cinq mois de marchandages éhontés, le roi d'Espagne est élu : on le nommera dorénavant Charles Quint. Dès lors, la France se trouve menacée d'encerclement, d'autant plus que l'empereur réclame la Bourgogne en tant que descendant de Charles le Téméraire.

Henri VIII Henri VIII, roi d'Angleterre

Le conflit est inévitable. Coupé de trêves, il se prolongera pendant près de quarante ans. La guerre débute en 1521 dans les plus mauvaises conditions. La France est isolée. Au Camp du Drap d'or, François Ier n'a pu obtenir l'alliance d'Henri VIII d'Angleterre, qui s'est rapproché de Charles Quint. La lutte se déroule sur trois fronts. Le nord de la France est envahi par les Anglais, l'est menacé par les Impériaux et, en Italie, le Milanais est perdu.

Une tentative de reconquête aboutit à la défaite de Pavie, à la capture du roi de France et au désastreux traité de Madrid en 1526, marqué par l'abandon du Milanais, de la Bourgogne, de l'Artois et de la Flandre.

En fait, François Ier se refuse à ratifier une convention imposée par la force, et la guerre reprend jusqu'en 1544, coupée par la trêve de Cambrai. La situation est pourtant meilleure : le roi bénéficie de l'appui des princes protestants d'Allemagne. Il établit une vaste alliance orientale contre  l'empire avec la Pologne, la Hongrie et surtout le sultan Soliman le Magnifique, dont les armées menacent Vienne. L'avance des Turcs et la résistance des luthériens allemands incitent Charles Quint à traiter, en 1544, à Crépy-en-Laonnois. Le conflit reprendra. Mais, trois ans avant sa mort, François Ier a réussi à conserver la Bourgogne.

Le traité de Crépy-en-Laonnois, en 1544, ne constitue, en définitive, qu'une simple trêve. François Ier ne renonce pas au Milanais et la lutte avec les Habsbourg reprendra sous son successeur. Le roi a cependant réussi à préserver l'intégrité du royaume et à renforcer l'unité par le rattachement définitif de la Bretagne et la réunion des domaines du connétable de Bourbon, après sa trahison en 1523, domaines comprenant la Marche, le Bourbonnais et le Forez. Dès lors, il ne subsiste plus à l'intérieur du pays de grandes seigneuries dangereuses pour l'autorité royale.

En dépit des guerres, la richesse du royaume a été augmentée et François Ier s'est personnellement intéressé à l'économie. La France a largement bénéficié de l'afflux des métaux précieux venus du Nouveau Monde, qui ont contribué au développement des mines, de la métallurgie, des industries de luxe comme l'orfèvrerie ou les soieries, qui font la fortune de Tours et de Lyon.

Pour favoriser les échanges, l'Etat améliore les routes et les canaux, supprime de nombreux péages abusifs. Cet essor économique enrichit la bourgeoisie et favorise les affaires de véritables aventuriers de la finance, comme Jean Ango ou Jacques Cartier. Sur le plan du mécénat, de riches parvenus rivalisent avec le roi et les grands seigneurs. Bohier fait ainsi construire le château de Chenonceaux et Gilles Berthelot, celui d'Azay-le-Rideau.

Un problème n'en reste pas moins délicat, celui de la religion. Certes, le Concordat de Bologne, signé en 1516 avec le pape Léon X et qui restera en vigueur jusqu'à la Révolution, accorde au roi de France la possibilité d'attribuer les évêchés et les bénéfices aux candidats de son choix. Ce traité renforce le pouvoir du souverain sur l'Eglise et devient un moyen de gouvernement. Il assure également l'indépendance du roi de France à l'égard de Rome et va contribuer à amener François Ier à rompre avec la Réforme.

Pourtant, au départ, le roi manifeste une évidente sympathie pour les idées nouvelles, subissant l'influence des humanistes chrétiens et de sa sœur, Marguerite de Navarre. Mais l'extension prise par la Réforme finit par l'inquiéter et, en 1534, l'affaire des Placards le rejette dans le camp des catholiques.

A Paris et à Amboise, où se trouve alors le roi, des affiches placardées pendant la nuit attaquent violemment le pape et toute sa "Vermine" de cardinaux, d'évêques et de moines. Cette provocation se traduit par une quarantaine d'exécutions et annonce le début des guerres de Religion.

Ainsi, lors de sa mort, le 31 mars 1547. à Rambouillet, François Ier laisse un royaume moderne et puissant, mais soumis encore à la menace des Habsbourg et miné de l'intérieur par les querelles religieuses.

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Dernière mise à jour le 22/12/2015
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