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MYTHOLOGIE GRECQUE - PALEONTOLOGIE

HISTOIRE DE FRANCE - SYSTEME SOLAIRE - LECTURE - PHILATELIE

Histoire de France

Cardinal de Richelieu (1585-1642)

Armand-Jean du Plessis

cardinal de Richelieu Le cardinal de Richelieu

Le portrait par Philippe de Champaigne nous montre un prélat à stature altière, au visage rayonnant d'intelligence, mais d'une grande dureté et qui tint son pays, et parfois l'Europe, dans une main de fer.

Aussi la calomnie n'a-t-elle pas épargné l'homme exceptionnel, assailli par la maladie guetté par les conspirateurs, qui, sans finances ni armée, ni popularité, sut redresser un pays à la dérive.

Les débuts de celui qui, plus pragmatique que doctrinaire, devait être le grand défenseur du principe monarchique sont pour le moins étranges.

Armand-Jean du Plessis, né à Paris, le 9 septembre 1585, d'une bonne famille poitevine, se destine d'abord à la carrière des armes, mais des intérêts familiaux l'obligent à entrer dans les ordres et il est sacré évêque de Luçon en 1607 : chrétien convaincu, il administre parfaitement son diocèse.

Le futur cardinal-duc se fait remarquer par Concini et la reine Marie de Médicis qui le nomme, en 1616, secrétaire d'État pour l'Intérieur et la Guerre.

L'année suivante, l'assassinat de Concini l'amène à partager la disgrâce de la reine mère et à se replier en province. A la faveur de cette retraite forcée; il écrit deux ouvrages de piété remarquables.

Simultanément, il mène de délicates négociations pour réconcilier Louis XIII avec sa mère ce qui lui vaudra la confiance et l'estime du roi.

En 1622, il obtient le chapeau de cardinal et, deux ans plus tard, il prend la direction du conseil du roi. Richelieu s'attelle à la réalisation d'un grand dessein: assurer à l'intérieur, le triomphe de l'absolutisme monarchique en matant la noblesse et en ruinant la puissance politique des protestants ; rompre à l'extérieur, la menace d'encerclement représentée par l'Espagne et la Maison d'Autriche.

Cette seconde préoccupation le conduit à intervenir à deux reprises, et avec succès, en Italie. Mais cette réussite dresse contre le cardinal tout le parti catholique, hostile à la guerre contre l’Espagne et qui se groupe autour de la reine mère, d'Anne d'Autriche et de Gaston d'Orléans.

La noblesse, rejoint les conjurés tandis que les protestants entrent en contact avec les Anglais. Avec l'appui entier du roi, le cardinal fait face à cette double menace. La capitulation de La Rochelle le 29 octobre 1628, ruine définitivement l'influence politique des protestants.

Louis XIII fils de Henri IV Louis XIII, fils d'Henri IV

Mais son élection aux états généraux de 1614 va transformer sa carrière.

Un complot mené par Gaston d'Orléans est mâté. Pour intimider la noblesse, Richelieu n'hésite pas à faire décapiter deux gentilshommes qui ont enfreint l'édit sur les duels. Enfin, lors de la journée des Dupes les 10 et 11 novembre 1630, il conserve la confiance du roi. Il va pouvoir s'atteler à sa tâche avec une autorité nouvelle.

1630 – 1642

 Au lendemain de la journée des Dupes, assuré de la confiance de Louis XIII , Richelieu est en mesure de poursuivre le redressement intérieur amorcé par l'ordonnance de 1629, véritable charte de l'absolutisme.

La journée des Dupes désigne les évènements des dimanche 10 et lundi 11 novembre 1630 au cours desquels le jeune roi de France Louis XIII, âgé de 29 ans, réitère contre toute attente sa confiance à son ministre Richelieu, élimine ses adversaires politiques et contraint la reine-mère Marie de Médicis à l'exil.

Le Conseil du roi est réorganisé avec des sections distinctes : finances, affaires judiciaires, correspondance avec les provinces. Pour affermir l'autorité royale dans le pays, Richelieu accorde une importance nouvelle aux "Commissaires départis", appelés désormais "intendants" ; ils vont constituer un des piliers de l'administration provinciale.

Le point faible reste cependant les finances. Le cardinal se contente des expédients classiques.

Intéressé toutefois par l'augmentation de la circulation monétaire, il encourage la constitution d'une marine marchande et cherche à développer le grand commerce et la colonisation en favorisant la fondation de compagnies de commerce chargées de la mise en valeur des comptoirs de Madagascar, du Sénégal ou du peuplement des Antilles et du Canada.

Les résultats restent cependant médiocres. La noblesse et la bourgeoisie boudent les activités commerciales et sont attachées à la terre et aux offices. La vie économique est essentiellement rurale, avec de rares manufactures de luxe et des échanges intérieurs réduits.

Sur le plan artistique et surtout littéraire, le cardinal est plus heureux. Il discipline le théâtre, fonde l'Académie française et développe la presse avec la création de la Gazette de Théophraste Renaudot.

cardinal de Richelieu Armand Jean du Plessis de Richelieu

En fait, l'œuvre intérieure est contrecarrée par une politique extérieure coûteuse. Richelieu est intervenu dès 1627 dans les affaires d'Allemagne et d'Italie, afin d'éviter une conjonction des deux branches de la Maison de Habsbourg. Surtout, il participe à la guerre de Trente Ans, d'abord de manière "couverte" en soutenant contre l'empereur les princes protestants et le roi de Suède Gustave Adolphe.

Après la mort de celui-ci, la France entre en guerre contre l'Espagne et l'Empire (1635). Le conflit débute mal et il faut toute l'énergie du cardinal pour poursuivre une lutte qui provoque des soulèvements populaires.

Jusqu'à la fin, Richelieu luttera pour conserver son autorité. Six mois avant sa mort, il doit encore étouffer la Conspiration de Cinq-Mars.

La conspiration de Cinq-Mars, du nom de son instigateur, le marquis de Cinq-Mars, eut lieu en 1642 en France. Dirigée directement contre le cardinal de Richelieu, premier ministre de Louis XIII, et indirectement contre ce dernier, qui soutenait son ministre, la conspiration fut démasquée, et ses membres poursuivis et condamnés ou exilés. Ce sera la dernière conspiration active contre Richelieu, qui décède à la fin de l'année.

Quand il disparait, le 4 décembre 1642, rien n'est encore acquis, ni à l'intérieur ni à l'extérieur. L'homme laisse peu de regrets, détesté par le peuple et par les grands.
 
Ce n'est que plus tard que l'on verra en Richelieu un grand serviteur de la monarchie.

 

 

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Dernière mise à jour le 22/12/2015
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